À l’heure du dessin, 5e temps

L’exposition « À l’heure du dessin, 5e temps » au Château de Servières, à Marseille, réunit les dessins de Sabine Finkenauer, Justyna Janetzek, Laurence Lagier, Elodie Moirenc et Ilana Salama Ortar dans le cadre de la « Saison du dessin » initiée par Pareidolie. Sous-titrée « Répétition, échantillon, collection », elle reflète diverses pratiques de ce médium.

Les dessins de Laurence Lagier évoquent la vie quotidienne et les lieux populaires

Les dessins de Laurence Lagier adoptent d’innombrables formes et multiplient pour cela les techniques, outils, matériaux et supports : crayon, scotch et gouache sur toile ici, gouache sur la surface en latex de raquettes de ping pong, collage de vinyle et scotch sur table ou encore vinyle, scotch, gouache et échelle sur mur… Que ce soit par application de tampon de feutre laissant entrevoir des transparences ou par aplats opaques de rubans adhésifs, ses motifs géométriques abstraits évoquent discrètement la vie quotidienne et les lieux publics populaires.

Le dessin, outil sculptural chez Justyna Janetzek et Sabine Finkenauer

Les dessins au crayon sur papier de Justyna Janetzek comme Se‘archiblue forment l’étape préparatoire d’un travail qui est avant tout sculptural. Ils fixent les caractéristiques physique du lieu qu’investiront ensuite les sculptures, dont les fines arêtes révèlent les lignes et les volumes de l’espace. Chez Sabine Finkenauer, le dessin poursuit également une vision sculpturale qui résume le réel à des formes élémentaires et abstrait les objets selon des principes esthétiques propres, se situant ainsi sur une limite ambiguë entre abstraction et figuration.

Les œuvres sur papier de Ilana Salama Ortar témoi­gnent d’un travail que l’artiste a mené en atelier avec des femmes de Marseille, dans le cadre d’un projet qui vise à créer une archive multimédia autour de la femme migrante âgée. Dans ces dessins se mêlent les concepts et les émotions autour du mot « mère », à travers des thèmes, aussi divers que la fécondité, la maternité, le corps étranger, le colonialisme, et l’exil.