Le spectacle A Floresta que anda (La forêt qui marche) de Christiane Jatahy, visible au Centquatre-Paris, est librement inspiré de Macbeth, de William Shakespeare.
Une performance live inspirée de Macbeth
L’œuvre mise en scène par Christiane Jatahy se situe à la croisée de différents arts visuels : théâtre, cinéma, performance et installation vidéo. Poursuivant son travail autour des grands classiques de la littérature dramatique, Christiane Jatahy s’approprie la pièce Macbeth de Shakespeare, après en avoir fait de même avec Mademoiselle Julie d’August Strindberg et Les Trois Sœurs d’Anton Tchekhov. La forêt qui marche est le troisième volet d’un triptyque dans lequel la pièce de William Shakespeare sert de support à une mise en perspective de la dimension destructrice du pouvoir.
Le spectacle est une performance live à laquelle le public est convié à participer. Plongé dans un vaste dispositif vidéo comme dans une piscine, le spectateur peut être amené à devenir acteur de l’événement qui se déroule sous ses yeux. On évolue dans un espace semblable à un lieu de vernissage. Une performance de Julia Bernat se confronte avec un flot d’images projetées sur quatre grands écrans. Sur ces derniers, fiction issue de la tragédie shakespearienne et réalité contemporaine ou plus lointaine se mêlent. Le thème du pouvoir excessif est déployé sous tous ses angles en de multiples jeux de miroir. Images symboliques du pouvoir et témoignages réels de drames actuels se télescopent : assassinats, torture, assassinat, immigration forcée, incarcération, corruption, dictature… Les travers sanglants de notre époque font écho à la folie meurtrière qui est à l’œuvre dans Macbeth.
Un dispositif immersif où le spectateur devient acteur
En devenant « spectacteur », on est amené à participer aux interrogations de Christiane Jatahy qui, de façon invisible, orchestre cette performance. A travers la dimension immersive du dispositif, l’artiste prolonge son questionnement sur le rapport entre l’acteur et le public. Devant l’impossibilité de demeurer passif, on doit se pencher sur sa propre position et sa propre responsabilité. L’ensemble du dispositif engage à s’interroger sur l’échelle des responsabilités des dirigeants politiques, des citoyens et des spectateurs.