Daniel Buren
À contre-courant
Daniel Buren crée une oeuvre pour le site des Moulins Albigeois, à Albi, et invite deux artistes, Athina Ioannou et Antonello Curcio, à l’Hôtel de Viviès, à Castres.
Daniel Buren a défini dès 1966 son vocabulaire artistique, les bandes verticales alternées blanches et colorées de 8,7 cm, « outil visuel » ou « instrument pour voir ».
Issu de la fabrication industrielle, ce signe correspond à un choix de banalité et d’impersonnalité, en opposition à la peinture dominante en France de cette période académiqueet lyrique.
Daniel Buren élabore le concept de travail « in situ », lié intimement au lieu de production et de présentation de l’oeuvre. Ceci lui permet de développer ce signe unique en une infinité de formes et de passer de la peinture au volume ainsi que des lieux réservés à l’art à tous les espaces et tous les supports.
Simultanément il s’affranchit des cadres imposés à la peinture, à sa production, à son exposition, à son marché et il construit un discours et une pratique critique des dimensions culturelles, sociales et politiques du monde de l’art.
Dans les années 80 il accentue ses relations à l’archiecture par des dispositifs de plus en plus complexes. A cette même période commence la réalisation d’importantes commandes publiques dont les « Deux Plateaux » dans la cour d’honneur du Palais Royal à Paris.
En 1986, il obtient sa première grande distinction internationale: le Lyon d’or dela Biennale de Venise. Depuis, sa carrière est mondiale et les commandes et distinctions sont innombrables, la dernière en date est le Praemium Imperiale, reçu à Tokyo en 2007, qui est considérée comme l’équivalent du prix Nobel pour les arts plastiques.
Daniel Buren propose, aux Moulins Albigeois, un dispositif aquatique, rythmé par des jeux d’eau, les applications de ses fameuses bandes et par l’enfilade des salles d’expositions dont les éléments de l’oeuvre suivent le tracé. C’est un serpentin de rigoles, de bassins et de fontaines: l’eau circule entre les salles par des gouttières transparentes, en polycarbonate. A quelques endroits judicieusement choisis, l’eau « saute » comme d’une cascade: une gouttière se déverse dans la suivante avec une interruption soudaine.
Des fontaines apparaissent, jets d’eau sur de larges plaques de plexiglas colorées qui obturent les arcades des salles ouvertes sur le paysage extérieur et captent la lumière naturelle. Le chemin de l’eau suit la disposition des salles, descendant petit à petit jusqu’à sa chute finale dans le tunnel de la dernière salle, qui parait s’ouvrir sur des perspectives architecturales inaccessibles et sans fin. Cette dernière fontaine, dans le tunnel, est faite de lumière par le jeu des fibres optiques, intégrées dans la partie immergée qui recueille les sources intérieures du lieu.
Lieux d’exposition : Moulins Albigeois, 41 rue Porta à Albi (tel: 05 63 38 35 91). Ouvert tous les jours sauf mardis et jours fériés de 14h à 19h.
EvénementJeudi 18 septembre aux Moulins Albigeois – Albi 

De 17h à 19h : Conversations ouvertes (en présence de Jackie-Ruth Meyer, Directrice et des médiateurs du centre d’art le Lait) 
De 19h à 23h: Nocturne de l’exposition de Daniel Buren
20h-21h : Poésie itinérante
Une ballade de nuit avec le poète Francis Ricard. 
Il nous offre la lecture de quatre textes d’auteurs et la primeur d’un texte inédit à l’occasion de l’exposition « à contre – courant. travaux in situ et en mouvement » de Daniel Buren.
– Les planches courbes (extrait) – Yves Bonnefoy
– La lettre volée (extrait) – Edgar Poë
– Conférence sur l’efficacité (extrait) – François Jullien
– La belle histoire (extrait) – Pierre Albert-Birot
– L’Artiste aux mille tours un texte inédit de Francis Ricard
Accueil chaleureux et collation.
Entrée libre et gratuite dès 17h.