Arthur Aillaud, Pierre Buraglio, Claire Colin-Collin
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Entre des trainées de blancs lumineux et de gris, le bleu traverse la surface. Devant, puisque collé en relief, un mur de moellons blancs. À la fois surface abstraite de couleurs et apparition de ciel entre le mouvement des nuages. Embellie, titre de cette œuvre de Pierre Buraglio, ou révélation. L’œil, lorsqu’il se libère de l’indifférence et de l’habitude, regarde et en même temps, perçoit et pense. Il est ébranlé par ce qui se dépose à sa surface à la manière d’un enfant qui découvre le monde. De ce rapport, l’image garde au mieux la trace. Se situer par delà l’image, c’est retrouver ce rapport de présence avec ce que l’on voit. Figuration ou abstraction en peinture sont alors secondaires, seul importe cette présence qui apparaît dans les paysages d’Arthur Aillaud ou les formes abstraites de Claire Colin-Collin comme dans les œuvres de Pierre Buraglio.
Romain Mathieu, commissaire de l’exposition
Repères biographiques
Né en 1973, Arthur Aillaud, qui vit et travaille à Paris, procède par juxtapositions: une zone géométrique monochrome sur un paysage. Chaque espace est une surface de découpe d’une autre surface. La représentation est mise en question, nos codes de lecture inversés, voire brouillés.
Né à Charenton en 1939, Pierre Buraglio, basé à Maisons-Alfort en Val-de-Marne, a bouleversé le paysage de l’art contemporain français dans les années soixante, durant la période d’émergence du groupe Supports/Surfaces. Son Å“uvre se développe depuis les années 80 par delà l’opposition entre abstraction et figuration pour interroger le rapport entre peinture et image, forme et sens, ou encore présence et mémoire.
Née en 1973, vivant et travaillant à Valenciennes, Claire Colin-Collin articule ses Å“uvres autour de trois actions fondamentales: faire, défaire, refaire. Les couleurs sur le support dialoguent dans une tension ininterrompue, de toiles en toiles, entre formes et fonds, apparitions et disparitions afin de jouer l’éternel retour de la peinture.