Jean-Luc Blanc, Brigitte Cornand, Anne Deguelle, Evor, Virgile Fraisse, Eizaveta Konovalova, Anne Kreis, Niyaz Najafov, Oxana Shachko (Femen), Ekaterina Vasilyeva
8 +/- 2
Ceci est presque un film. Ceci est un film, comme ceci est bien une exposition composée des œuvres de 9 artistes. Elles sont réunies par la volonté du commissaire, Azad Asifovich, qui s’autorise à raconter une histoire, tout en restant fidèle au premier souvenir de sa rencontre avec un film, proposant ainsi au spectateur une mise en scène à la fois symboliste et impressionniste.
L’exposition n’a pas pour but de revisiter le film d’Anna Guenrikhovna, cinéaste russe des années 50. C’est une carte: une carte mentale de 11520 images, créée à partir d’une narration non linéaire et quasi aléatoire.
11520 est un film d’Anna Guenrikhovna, cinéaste russe, issue de l’Ecole de Cinéma de Samara (Russie). Pendant 8 minutes, elle alterne images fixes issues pour la plupart d’archives personnelles visiblement rescapées de destructions et de courts morceaux d’images filmées, qui sont comme un questionnement sur la réalité du présent et les strates qui le composent matériellement et une réflexion sur cette terre au bord de la Volga traversée par les croisements, conflits et échanges entre Est et Ouest.
Est-ce que ce que je vois est vrai, réel? De quoi est-il constitué? Si je le montre que devient-il? Cette problématique, énoncée ici dans les années 50 avait été refusé par les autorités universitaires de l’époque et relégué au rang de «projet fictionnel non abouti», puis de film fictif, dans la mesure où il n’en restait que 8 minutes, présentées comme objet total par l’auteur.
A ce film qui date de 1956 et qui a été réalisé dans le cadre des études cinématographiques de la réalisatrice russe Anna Guenrikhovna, l’exposition orchestrée par le commissaire d’exposition Azad Asifovich rend hommage et assemble ainsi les Å“uvres de différents artistes dans une même galerie. Ces Å“uvres imagent une «narration linéaire et quasi-aléatoire», de premiers moments, de premiers essais ou de premiers souvenirs. On embarque dans l’imaginaire pour finalement toucher à des thèmes des plus contemporains.
La narration spatiale de cette exposition est comparable à celle du plan d’une ville, une ville ordinaire d’ici ou d’ailleurs. Un ensemble de madeleines de Proust: des premiers essais sont ici proposés au spectateur. Ils peuvent avoir des formes différentes, mais il ont tous un goût similaire ou presque, comme s’ils étaient témoins du même événement dont on retrouve ici des souvenirs semblables ou presque.
critique
8 plus ou moins 2