ART | EXPO

72%

10 Oct - 23 Nov 2012
Vernissage le 09 Oct 2012

Dans le cadre de ses expositions «Beyond the walls», la Galerie Gourvennec Ogor est heureuse de présenter l’exposition de Luc Dubost: 72%, à la Savonnerie du Fer à Cheval, et ses personnages iconoclastes de bois et de savon qui nous entrainent vers des mondes imaginaires, drôles et grinçants.

Luc Dubost
72%

«Le bois peut se fendre, ça fait partie de la vie de l’œuvre, cela ne me dérange pas». Pour Luc Dubost, qui vit et travaille à Marseille, la nature a son mot à dire, notamment le tronc de l’arbre – dans lequel il taille avec une tronçonneuse ses sculptures –, c’est sa configuration qui va commander la forme à venir. Luc Dubost écoute les contraintes du bois: ses limites, sa volumétrie, ses sinuosités, ses nœuds, qu’il dénoue au fil de son action. Un combat entre l’existant et la chose en devenir, à exister, à s’extirper de la matière. Un combat sportif car la tronçonneuse taille, fait éclater le bois, arrache, fend, laisse des traces comme autant d’incisions, de plaies ouvertes laissées à la vue. Le modelé n’est pas lisse, il est accidenté par les stries et les rugosités de la lame qui lui donne une «peau» particulière. Les sculptures de Luc Dubost sont logées dans un «premier temps de la sculpture», le temps de l’épannelage. Ce temps où lorsqu’il attaque une matière, la pierre ou le bois, le sculpteur taille des grands plans successifs sur le volume initial en laissant autour des formes à sculpter une certaine quantité de matière.

Les personnages de Luc Dubost vont être habillés, et revêtus de deux façons: l’une par des habits bien identifiables et l’autre par un enduit de savon de Marseille! Ce revêtement est comme un prolongement. D’un état «archaïque» et intemporel, la voici qui s’humanise dans une contemporanéité vraisemblable. Le savon onctueux, malléable, va recouvrir l’âme de bois, et par là même, les incisions, les griffures, les lacérations qui ornaient leur surface. Le savon vient s’étendre sur les épaules de ses personnages pour laver les blessures de la tronçonneuse. Le savon gardera ses deux couleurs originelles: le marron-vert et le blanc, ou s’animera de couleurs franches et acidulées.

Ce qui leur donne leur singularité, et pour tout dire leur étrangeté, c’est leur association avec des objets incongrus. Une femme toute de savon blanc, les pieds prisonniers dans du plâtre remplit une brouette de chantier et regarde au loin à travers des jumelles; un homme avec un tee-shirt de marin, nu de la taille aux pieds, entourés de haut parleur avec une couronne sur la tête ressemble à un Neptune dérisoire sur son piédestal de tabouret; un autre avec un pot sur la tête et masque en groin de cochon nous fait revisiter Jérôme Bosch ou Bruegel.

Tout cela reste mystérieux, onirique, bizarre, d’une forte étrangeté et d’un humour décalé que procurent des rapprochements en dichotomie tel ce pingouin sur la tête d’une femme nue portant à son bras un lustre à chandelles… Mais cela fait fonctionner l’imaginaire, et toutes ces entrées visuelles sont autant de propositions à voyager dans l’univers de l’artiste. Personnages illustrant des fables contemporaines? Une satire ou critique morale? Un art populaire?

Exposition «Beyond the walls»:
à la Savonnerie du Fer à Cheval
à l’angle 66 chemin de Sainte-Marthe, boulevard de la Bougie
13014 Marseille
Mercredi de 14h à 17h – vendredi de 9h à 12h – et sur rendez-vous.

En collaboration avec le réseau Marseille expos.

Vernissage
Mardi 9 octobre 2012 à 18 h.

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