Klaus Rinke
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«Klaus Rinke est l’une des figures majeures de l’art allemand et international de ces trente dernières années. Né en 1939 à Wattenscheid dans la Ruhr, il vit et travaille à Düsseldorf et Los Angeles. Acteur important de la Kunstakademie de Düsseldorf où il se lia avec Joseph Beuys, invité aux plus grandes expositions et biennales internationales, Klaus Rinke a côtoyé et traversé les grands courants artistiques des années 60 et 70 tels l’Art Conceptuel, l’Art Corporel ou le Land Art. Sans s’en être directement revendiqué, son travail se situe néanmoins au confluent de toutes ces recherches visant à définir de nouvelles formes artistiques où la notion d’objet s’efface au profit de l’expérience, de l’espace et du corps. Klaus Rinke est un sculpteur au sens large du terme, qui recourt à des moyens plastiques multiples comme la peinture, l’installation, la performance, ou la photographie. Une grande part de son œuvre se situe à la frontière de l’art et de la science. Privilégiant l’expérience, il tend à rendre perceptibles les principales notions abstraites qui fondent notre relation au monde: le temps, l’espace, la gravitation. Dans les nombreuses performances qu’il réalisa dans les années 70, il utilisa son propre corps pour éprouver ces notions essentielles, redécouvrant et isolant les gestes et énergies premières dont procèdent les systèmes complexes qui définissent notre réalité. Le langage visuel de Klaus Rinke s’inscrit dans cette logique en utilisant les formes géométriques élémentaires ou organiques, et les matériaux bruts comme le bois, le métal, le graphite et même l’eau.»
Klaus Rinke a toujours entretenu un rapport étroit avec la France. Il vécut de 1960 à 1964 à Paris puis à Reims invité d’une famille d’industriels mécènes champenois.** En 1985, Klaus Rinke expose au Centre Pompidou son Instrumentarium, accumulation de bidons, cuves, tuyaux dans lesquels l’eau circule en continu. En 1986, une grande exposition au Palais du Tau à Reims évoque son travail de 1960 à 1986. De nouveau en 1995 au Centre Pompidou, dans l’exposition Hors Limites, il présente son installation 12 tonnes d’eau puisée dans le Rhin (1969) et une série de photographies, Mutation (1970), dans la même salle que les vidéos de Bruce Nauman. Cette même année, il expose également au FRAC Picardie dans un projet intitulé Circonvolutions. En 2001 Klaus Rinke est invité au centre d’art de Pougues-les-eaux et au Grand Café à Saint Nazaire où il présente un ensemble de sculptures d’eau.
En 2003, il expose au CCC à Tours (novembre 2003 – mars 2004). Intitulée Plutonium, l’installation comprend un ensemble d’œuvres anciennes et récentes dont les peintures-sculptures en graphite réalisées pendant sa résidence à l’atelier Calder à Saché.
Aujourd’hui, quittant Düsseldorf, Klaus Rinke s’installe de nouveau à Paris, formidable occasion de fêter ce retour en France en invitant à la galerie cet artiste majeur de la scène internationale.
critique
Klaus Rinke, 66