Pascale Clark
6 am, bonjour
Chaque jour, depuis le taxi qui la conduit à son travail, Pascale Clark, journaliste, fait une série de photographies avec son téléphone portable. Une fois à la Maison de la Radio, elle en choisit une qu’elle diffuse immédiatement sur Twitter.
De la radio à la photo, la logique du direct est à l’œuvre. Le trajet peut varier au gré de la circulation. Son temps est court, de 6h à 6h15, et le mouvement du taxi semble le réduire encore.
La photographie numérique est l’outil approprié à ces données spatiales et temporelles qui constituent le protocole que s’impose Pascale Clark. Il implique un geste rapide qui rend impossible toute planification de la prise de vue. Impossible d’établir un cadre stable, de choisir une perspective, de cibler un point de vue précis. Le but est de capturer l’instant et d’en restituer l’intensité. Quelque soit le degré de luminosité, le mouvement confère à l’image une certaine irréalité. Des zones de flou apparaissent dans ces portions de paysage urbain, notamment dans les photographies de paris l’hiver, encore plongé dans la nuit, où l’absence de netteté peut aller jusqu’à la dilution du motif instaurant des zones de trouble.
Ces images de Paris qui se situent au-delà des clichés de la capitale et de ses édifices trop connus, permettent d’appréhender la ville comme un monde encore inexploré, un territoire presque inconnu. Pascale Clark utilise la photographie numérique comme moyen de révélation de cet espace pris dans le flux du temps.