Tina Schulz
50 Graukarten
Le langage et l’écriture sont des éléments importants de sa pratique artistique. La rédaction lui permet d’introduire d’autres perspectives et de s’adresser directement à un spectateur, voire de l’exclure. En faisant cela, Tina Schulz essaie de créer un vide qui permet de donner au spectateur une idée de sa propre subjectivité, de l’incertaine normativité à voir et à interpréter un environnement.
L’oeuvre « 50 Graukarten » consiste en une série de 50 toiles sur cartons, mesurant chacune 35 cm x 45cm, présentée en alignement contre le mur. « Graukarten » que l’on pourrait traduire par les chartes de gris utilisés en photographie pour calibrer la lumière et la densité des couleurs, mais aussi par les catalogues d’échantillon de tissus ou de papiers peints (musterkarten).
Ces « Graukarten » ne s’envisagent pas comme des tableaux autonomes, mais véritablement comme une collection de descriptions visuelles d’un geste de la peinture. Ces tableaux donnent à voir ce que l’on peut sous-entendre de l’idée d’abstraction, tant dans la perception individuelle que dans le vocabulaire stéréotypé des formes abstraites. Les références picturales se trouvent dans l’histoire de l’art, mais également dans les motifs graphiques, les textures des surfaces des objets design.
Ce travail repose sur la question de la légitimité du sens et du rapport à la réalité dans la peinture abstraite: à partir de quand y a t’il un geste pictural? A partir de quel moment une texture prend du sens, qu’il y est ou non des éléments reconnaissables? Quelle est la signification de tout cela? On peut s’interroger alors sur la question du geste individuel de l’artiste et de l’appropriation de masse par l’utilisation de ces motifs dans la production industrielle.
Vernissage
le 13 mai 2011.