Laëtitia Badaut Haussmann, Virginie Barré, Florence Paradeis, Claire Guezengar, Laurent Duthion, Aurélie Ferruel & Florentine Guédon, Julie C. Fortier, Laetitia Gorsy, Vincent Malassis, Benoît-Maris Moriceau, Samir Mougas, Bruno Peinado, Guillaume Pellay, Géraldine Py & Roberto Verde, Catherine Rannou, Francis Raynaud, Gaëlle Rétière & Élise Sorin, Yoan Sorin, Éva Taulois, The Fine Art Collection, Capucine Vever, Mélanie Villemot
4/4 – Une constellation
L’exposition, qui se développe en quatre mouvements, est à l’image de la diversité des pratiques que suggèrent, d’un côté, les échanges entre ses initiateurs, de l’autre, le fait de réunir les travaux de vingt-six artistes. La place et le rôle du commissaire interrogent: comment, dans le cadre d’une exposition collective, associer les différents artistes, en veillant aussi bien à une cohérence d’ensemble qu’à la singularité de chacun ? Jusqu’où peut-on dire que le commissaire d’exposition exerce une forme d’activité créatrice, et comment penser la place de l’institution qui accueillent les œuvres, dans l’optique de leur production et de leur médiation ?
La figure du commissaire d’exposition (ou curateur/trice) regroupe des réalités très différentes. Endossant le rôle du critique d’art, du passeur, voire du commanditaire, il/elle revendique généralement une position d’auteur par l’agencement spécifique de formes et de sens. Cette figure est aujourd’hui très présente car elle accompagne une conception de l’oeuvre qui déborde l’objet pour s’adosser à des situations d’exposition qui la fondent et la propagent. L’histoire de l’art se voit ainsi concurrencée par une histoire des expositions en cours d’écriture.
En commandant des diptyques à cinq artistes sur les sources de leur travail, Lætitia Gorsy interroge de manière paradoxale le contexte institutionnel qui cadre les modalités d’apparition et de médiation des oeuvres – comme celles des artistes et des commissaires. Elle brouille encore les pistes en exposant son propre travail d’artiste sur un papier peint, en réponse à l’invitation de Marie Bechetoille. De nature protocolaire, le projet de cette dernière propose d’investir un mur par salle en collaborant avec chaque commissaire sur le choix d’un artiste. Le caractère éphémère des papiers peints met l’accent sur la dimension générative des projets et l’importance du dialogue. Michela Sacchetto propose, quant à elle, d’examiner le réseau de relations qui rendent l’oeuvre possible, tandis que Veronica Valentini s’intéresse aux processus d’apparition et de disparition des oeuvres et de l’exposition. Parce qu’une exposition n’est pas une simple addition d’oeuvres mais le fruit d’une recherche et d’un engagement de terrain, les commissaires donnent à voir la fragilité des liens qui la composent dans un étoilement poétique.