Javiera Tejerina-Risso
378 Days recording water
Après une formation de réalisation audiovisuelle, Javiera Tejerina-Risso développe des pièces qui associent la plasticité de la matière au passage du temps. Ses recherches l’amènent à s’approprier des matériaux produits par des laboratoires de recherche scientifique, puis à y co-produire des matériaux autour de la notion de flux, notion qui implique que soient considérés des éléments en devenir, des éléments changeant continuellement, que l’on ne peut vraiment contenir ou recueillir.
«378 Days recording water» présente la première étape de l’installation To record water during days, avec laquelle l’artiste chercheuse poursuit son travail avec son collaborateur et directeur de thèse Patrice Gal. Javiera Tejerina-Risso poursuit en effet une thèse de doctorat en « recherche et pratique de la création artistique » à l’Université d’Aix-Marseille, sur la création d’œuvres immersives et les données scientifiques globales. Il s’agit pour elle de questionner la représentation du monde à travers le rythme des océans.
« 378 days recording water » s’inscrit dans le cadre d’une démarche à la fois plastique et théorique, en proposant une autre forme de paysage à travers l’expérience des flux des océans. Les modules, couverts d’une surface fabriquée à partir de plusieurs bandes de matériaux souples et réfléchissants, sont excités par des actionneurs afin de leur conférer un aspect ondulatoire. Ils transcrivent en temps réel une lecture des données océanographiques du mouvement des vagues prélevées le long des côtes des cinq océans et de la mer Méditerranée.
Ces modules aux formes mouvantes, ondulatoires et suaves retranscrivent le rythme tantôt calme, tantôt fébrile des océans en temps réel. L’énergie du monde est transportée par le mouvement des océans, elle se déplace, se transforme et est ce qui façonne les littoraux. Cette énergie est visible à la surface de l’eau mais aussi dans l’évolution des paysages côtiers. Dès lors, c’est le visage du monde qui est en perpétuel changement: l’océan et la terre dialoguent.
Aussi, la terre est perçue comme un écosystème autorégulateur, ce qui pose la question de sa représentation et de son appréhension, car le globe terrestre est traversé de dynamiques qui le modifient constamment. Comment en effet ressentir ces changements globaux si on n’est pas soi même un être « global » ? Que signifie une perception sensible des phénomènes climatiques, des forces élémentaires, des flux qui parcourent la nature, à une époque où les modélisations se complexifient à l’aide de l’outil informatique ?
Vernissage
mardi 13 octobre à 19h.