Par Pascaline Vallée
La «Demeure du Chaos», installée dans une petite ville de la banlieue chic lyonnaise, va pouvoir rouvrir ses portes, samedi 3 février 2007.
Aménagée après les attentats du 11 septembre 2001 par Thierry Ehrmann, la «Demeure du Chaos» accueille désormais plus de 2 500 œuvres. Dans un décor de carcasses d’avions et de portraits de dictateurs, œuvres et performances investissent les 10 000 m² -extérieurs et intérieurs- sur le thème de la destruction.
En février 2006, M. Ehrmann avait déjà été condamné à payer 120 000 € d’amende, et l’ancien relais de poste devait être reconstruit. La Cour d’appel avait finalement reconnu le statut d’ œuvre d’art de l’ensemble et autorisé son maintien. Portant toutefois l’amende à 200 000 €.
La mairie de Saint-Romain au Mont d’or, opposée à la présence de la Demeure, avait réussi à obtenir mi-décembre sa fermeture temporaire. En utilisant son pouvoir spécial de police pour la déclarer comme Etablissement Recevant du Public (ERP), elle avait demandé un audit sur les normes de sécurité. Les intéressés avaient dénoncé le franchissement d’un «degré supplémentaire» dans le «négationnisme artistique» de la mairie.
Invoquant son nouveau classement en ERP, la «Demeure du Chaos» lance la première édition de la «Borderline Biennial of Lyon» du 17 septembre au 31 décembre 2007. Une sorte de off de la 9e Biennale de l’art contemporain lyonnaise, avec pour thème «l’histoire d’une décennie qui n’est pas encore nommée».