Hommage rendu par Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication, le 1er décembre 2005.
Avec Toni Grand, disparaît l’un de nos plus importants sculpteurs, un artiste magistral et singulier qui a dominé le paysage artistique français et bien au-delà et exercé une forte influence sur la sculpture contemporaine. Homme du sud profondément attaché à ses Alpilles où il vivait et travaillait, il savait tout ce qu’il devait à ce pays, à son héritage culturel et à cette nature sauvage où il puisait la matière et les éléments mêmes de son inspiration : bois, résine, pierre, ossements… auxquels succèderont le polyester stratifié, le plomb ou l’acier inoxydable.
De ce contact émotionnel il tirait des sculptures fortes, touchantes, dont il aimait à dire qu’elles procédaient d’ « accidents », d’orientations et de désorientations successives recherchées au cours de promenades ou de voyages. Ces voyages nourrissaient son travail comme la formation littéraire et philosophique qu’il reçut en venant étudier à Paris. Apparu à la Biennale de Paris dès 1967, il avait représenté la France à la Biennale de Venise en 1982 et se voyait exposé dans de nombreuses institutions publiques – en ce moment même dans la Forteresse pyrénéenne de Salses.