Par Cécile Strouk
En 1985, Daniel Buren a été sollicité par le Ministère de la Culture, alors dirigé par Jack Lang, pour remplacer le parking de 3000 m2 situé dans la cour d’honneur du Palais Royal par une installation contemporaine. Les Deux plateaux prennent naissance un an plus tard.
Si cette œuvre de 260 colonnes de marbre blanc zébré de noir a d’abord perturbé les esprits, elle est vite devenue un lieu populaire.
Classée au patrimoine, cette œuvre in situ se compose de deux niveaux : l’un en surface, et l’autre en sous-sol. Dans cette partie occultée un plan d’eau reflète les colonnes du niveau supérieur au moyen d’effets de lumières et de sons. L’aspect aquatique et visuel est important, puisqu’il donne sa dimension et son originalité à l’œuvre.
Pourtant, depuis huit ans, l’œuvre qui s’étend entre le Ministère de la Culture et de Comédie Française, a cessé d’être approvisionnée en eau et en électricité. Et ce, malgré maintes protestations de l’artiste dénonçant «un vandalisme d’Etat».
Honteux et révolté de voir son œuvre amputée, il menace aujourd’hui de la détruire si le projet de rénovation, envisagé sous les ministres de la Culture Jean-Jacques Aillagon et Renaud Donnedieu de Vabres, n’est pas réactivé au plus vite.
Le Ministère de la Culture se défend en rappelant que les colonnes de Buren ont été récemment repolies. Et qu’un projet de restauration d’ensemble du Palais Royal est prévu pour 2009, avec un coût évalué à 14 millions d’euros, dont 3,2 millions d’euros consacrés aux colonnes.
Michel Clément, directeur de l’architecture et du patrimoine au Ministère de la Culture, a indiqué qu’une réunion en présence de l’artiste et de Christine Albanel, ministre de la Culture, aura lieu au cours du premiers trimestre 2008 pour examiner le projet.
parisART sur Instagram