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Vendredi 1e avril 2005, à l’entrée de la station Pigalle à Paris, une manifestation artistique a dégénéré en sinistre farce lors d’un contrôle de Police.
Ce jour là , les artistes du Joy’s avaient décidé de présenter leurs œuvres au public là où il se trouve : dans le métro. Initiative « bon enfant » dont le gratuit Métro s’était fait l’écho le jour même. Vers 19h, les artistes plasticiens qui s’étaient réunis à la « Maison Républicaine » se dirigent donc vers le métro avec leurs tableaux sous le bras, sur le ton de « la joie et de la bonne humeur ». Ils croisent trois policiers en uniformes qui sortent de la station d’un pas rapide. Les artistes n’ont pas tous passés les tripodes quand les policiers redescendent vers le groupe. L’un des policiers à lunettes de soleil noires apostrophe un des artistes. Il utilise son pass pour franchir les tripodes, mais celui-ci ne fonctionne pas. Une des performeuses restée avec d’autres devant la caisse sourit. Elle porte un sac Louis Vuitton. Le policier l’accuse aussitôt de recel de contrefaçon. (Son sac à main était une copie Louis Vuitton, une marchandise plutôt répandue dans le quartier Barbès et sur Paris en général.) Celle-ci s’offusque de l’absurdité de la chose, alors il la menotte sous les yeux sidérés de la foule et de ses amis. Quand ces derniers demandent des explications pour cette arrestation arbitraire, celui-ci réitère ses accusations. La foule conteste, le policier panique, ne contrôle plus ses paroles ni ses gestes. Il malmène durement la jeune femme aux yeux de tous. Les renforts de police arrivent. S’ensuit alors une scène surréaliste et ultra violente faisant quatre interpellés parmi les artistes et une personne parmi la foule. Les moyens employés sont disproportionnés, et dans cette échauffourée, des voyageurs sont blessés, des œuvres sont abîmées et détruites. « On croyait révolue l’époque où les artistes se faisaient pourchasser par les représentants de la loi mais notre temps exhale parfois d’irrespirables relents de l’autre siècle » écrira une journaliste de Zurban présente sur les lieux.
Les cinq personnes interpellées sont aujourd’hui inculpées de violences et outrages à agent de la fonction publique, ainsi que de rébellion. Tous ont subi des violences verbales et physiques que rien ne justifiait, et deux des personnes interpellées de couleurs se sont vues réservées un traitement particulier durant leur garde à vue qui durera 45 h. Rappelons que la personne à l’origine interpellée pour un sac à main « de contrefaçon » est ressortie avec « l’objet du délit » sans en être plus inquiétée ?
L’association No mad momades, organisatrice de l’événement, lance appel à tous témoins présents ce jour là .
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