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Le projet artistique de « La Compagnie des Zèbres », qui met en scène des danseurs français et camerounais (vivant en France), nécessitait de faire appel à deux percussionnistes originaires du Cameroun. Agés de 26 et de 38 ans, les deux musiciens étaient arrivés en France en août 2004 pour une période d’essai d’un mois et s’étaient parfaitement intégrés à la troupe. Satisfaite, la Compagnie avait décidé de prolonger leur contrat et sollicitait auprès de la Préfecture une prolongation de séjour. La Préfecture refusa estimant que la demande aurait dû être faite avant leur départ.
Constance Dedieu-Grasset, danseuse et chorégraphe de la compagnie, assure pourtant que la DDTE (Direction départementale du travail et de l’emploi), ainsi que la Préfecture, avaient donné un accord de principe à ce prolongement. Or la compagnie a eu le tort d’appliquer les règles relatives à la signature d’un contrat de travail (période d’essai puis signature définitive) dont les contingences ne prévoient pas les cas artistiques.
Face à cette absurdité, M. Dedieu-Grasset a annoncé la création de l’association « Artistes sans frontières ».
Après 48 heures de rétention, les deux Camerounais se sont rendus eux-mêmes à l’aéroport pour être expulsés, tandis que leurs amis répandaient des cendres devant la Préfecture. Des poussières dispersées par le vent, comme les discours de Jacques Chirac sur la diversité culturelle.
Leila Berrached