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2357



Considérant la force créatrice du styliste belge Walter Van Beirendonck, questionnant le corps et ses métamorphoses, Bernard Utudjian lui a proposé de franchir les frontières du monde de la mode et de réaliser une exposition en galerie. Et voici que le créateur se prend au jeu, entame un processus de réflexion sur son travail et donne naissance à une installation aux accents pharaoniques.

2357, c’est la date à laquelle les hommes du futur vont découvrir le sarcophage de Van Beirendonck et tous les objets associés qui témoignent de sa vie terrestre : suaire, poupée de chiffon brodée, effigie en plastique, multiples drapeaux aux blasons de ses collections. De véritables reliques fabriquées pour un possible culte futur.

Utilisant son médium de prédilection, le tissu, il compose des petits tableaux graphiques sous forme de drapeaux qui symbolisent chacune des collections créées depuis une vingtaine d’années. Elles sont identifiables par un numéro et un titre comme Wonderland, Un autre monde, Bad Baby Boys ou Let’s Tell a fairy Tale. Un petit personnage barbu, avatar de l’artiste, fait son apparition ici ou là. La mise en scène de ces morceaux de tissu sous forme de drapeaux évoque les notions de territoire et de patrie, mais aussi par leur échelonnement, l’idée d’étapes chronologiques, comme des petits fanions plantés à chaque étape d’une vie.

Son univers est pétri de culture graphique et d’humour, mettant l’accent sur l’énergie des couleurs et leur contraste. Une marque de fabrique qui reflète ce qu’il réalise en matière de stylisme. Esprit jouissif et provocateur, il aime se dépeindre sous la forme de figurines à la barbe longue et au sexe dressé, donnant un caractère de liberté sexuelle à sa vision du monde et des corps. Sur sa grande marionnette blanche, il a fait broder sur ses bras en croix : «Love Me, Hug Me, Kiss The Future», comme une profession de foi de l’artiste et de son rapport à son public et à son œuvre. Un homme qui dit oui à la vie.

La multiplication de ses effigies témoigne d’un questionnement de son identité, avec pour thèmes récurrents l’érotisme, la violence et le rêve, laissant parfois transparaître des thèmes sociaux comme, dans les années sida, celui du sexe protégé. L’ensemble fonctionne comme un tout cohérent, l’affirmation d’un tempérament fantasque à l’imagination féconde, « amusant la galerie » par cette mise en scène vouée au culte de sa personnalité.




Walter Van Beirendonck




— WVB, photo par Ronald Stoops, 2008
— Vue générale de l’exposition, 2009
— Vue du spectacle, 2009
— The Bigger the Better, 2009
— Let’s Tell a Fairy Tell, 2009





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