ÉCHOS

23.10.06. Le ministre de la Culture annonce un Plan pour l’art contemporain.

"Stimuler, accompagner et encourager la création contemporaine" : tel est le but du plan d’action et de développement en faveur de l’art contemporain, annoncé lundi 23 octobre 2006 par le ministre de la Culture et de la Communication.

Discours du ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres, lundi 23 octobre 2006 :

Monsieur le Ministre, Cher Jean-Pierre Fourcade,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,

Avant l’ouverture de la FIAC, et en écho à l’annonce de mesures nouvelles que le Premier Ministre, Dominique de Villepin, avait faite l’an dernier, je suis très heureux de vous accueillir au ministère de la Culture et de la Communication, pour vous présenter ce plan d’action et de développement en faveur de l’art contemporain. J’ai voulu proposer un plan d’ensemble, en faveur du rayonnement international de la France, de nos talents, de notre fécondité artistique. C’est un plan ambitieux, résolument tourné vers l’avenir, parce que je suis convaincu que l’art, la créativité, l’audace, sont révélateurs de la propension d’une société, dans son ensemble, à aller de l’avant, à adresser un message au monde, grâce à l’intelligence et à la liberté de ses créateurs.

Ce plan d’action et de développement comprend de nombreuses mesures destinées à stimuler, accompagner et encourager la création contemporaine : la création de nouveaux lieux et de nouvelles structures, tout d’abord, à Paris comme en région ; le lancement d’évènements-phares susceptibles de porter les couleurs de nos artistes par delà les frontières ; et enfin la mise en place de mesures de développement, visant à ancrer l’art contemporain au cœur de la Cité dans l’ensemble de notre territoire, comme à toucher les publics les plus larges.

Premier volet de ce plan, la création de nouvelles structures, de nouveaux lieux, à Paris et en régions.

Une association de préfiguration vient d’être constituée, sous la présidence de Daniel Janicot, Conseiller d’État, pour la création d’un nouvel équipement innovant au service de l’art et du public, érigé sur la pointe aval de l’Ile Seguin, à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine : le Centre Européen de Création Contemporaine.

Vous vous rappelez que le Premier Ministre en avait fait l’annonce à la dernière édition de la FIAC. Depuis, nous avons travaillé avec Nicolas Sarkozy et Jean-Pierre Fourcade, avec les services du Conseil général des Hauts-de-Seine et de la mairie de Boulogne-Billancourt, et nous avons précisé nos ambitions communes, en plein accord.

La vocation de ce nouveau lieu est de soutenir et de favoriser la production artistique et d’offrir au public les moyens de découvrir et de comprendre le travail des artistes dans les différentes phases d’élaboration de leur œuvre, du projet à sa réalisation.

Ce Centre Européen de création sera articulé en trois pôles, répartis sur plus de 25 000 m2.

Autour d’un «bâtiment outil», technologiquement capable de répondre aux demandes des créateurs de notre temps, ce centre proposera des résidences de production, et des cursus d’enseignement et de recherche doctorale, liés aux grands établissements concernés par la création qui y trouveront un véritable laboratoire d’expérimentation.

Des espaces d’exposition multidisciplinaires, publics et privés, feront l’objet d’analyses et de propositions de l’association de préfiguration.

Ces établissements prendront place au sein d’un jardin expérimental de 13 000 m2, libre d’accès, conçu par un paysagiste en collaboration avec des artistes.

Ce projet du Conseil général des Hauts-de-Seine, de la Ville de Boulogne-Billancourt et de l’Etat, permettra à l’Ile Seguin de devenir «l’Ile des deux cultures», en complétant, par la présence innovante du Centre Européen de Création Contemporaine, l’implantation d’établissements à vocation scientifique.

L’Etat s’implique fortement dans ce projet, puisqu’il participe dès 2007 au budget d’études à hauteur de 600 000 euros, et participera au budget de réalisation à hauteur de 50 millions d’euros, sur les 100 millions estimés. Le programme sera rendu et les appels d’offre lancés à la fin de l’année 2007.

Autre projet, autre lieu ; puisque, comme le disait Marcel Duchamp, «l’art est un jeu entre tous les hommes de toutes les époques», j’ai fait de l’alliance entre le patrimoine et la création l’une des priorités de mon action au ministère de la Culture et de la Communication. Le dialogue entre les arts plastiques, les savoir-faire et les métiers d’art trouvera un écrin de choix, dans l’enceinte de la Manufacture nationale : avec un nouveau lieu d’exposition, la Galerie des Gobelins, construite au début du siècle par Jean-Camille Formigé, et qui était fermée depuis plus de trente ans.

Sa rénovation constitue la troisième tranche d’un plan de réhabilitation du site. Ce nouveau lieu, qui ouvrira ses portes en avril 2007, avec l’exposition «1607-2007, quatre siècles de création», permettra au public de découvrir les chefs-d’œuvre de l’art tissé et du mobilier produits ou conservés dans les manufactures nationales et, plus largement, de mettre en relation le patrimoine et la création dans le paysage artistique actuel, en explorant les liens qui relient tapisserie contemporaine, design, architecture, peinture et photographie.

Et parce que la création et le talent irriguent tout le territoire, les structures de diffusion et de formation en régions se transforment et s’adaptent afin de mieux répondre aux missions qui leur sont confiées, comme à l’accroissement de leurs publics et de leurs activités. L’Etat s’engage fortement, en 2007, aux côtés des collectivités territoriales, sur de nombreux chantiers de constructions de nouveaux bâtiments.

En ce qui concerne les collections publiques, l’Etat participe à plusieurs chantiers de constructions de nouveaux Frac. Tout d’abord, les travaux du FRAC Bretagne, conçu par l’architecte Odile Decq, qui ouvrira en 2008. Il sera situé au sein de la rénovation urbaine du site de Beauregard, près de l’extraordinaire commande publique d’Aurélie Nemours, L’alignement du XXIe siècle, inaugurée en 2006. La participation de l’Etat s’élève à 3,25 millions d’euros, sur un budget total de 9,8 millions d’euros.

Les études concernant le FRAC Centre à Orléans sont également lancées, après le choix par la Région Centre, le 6 octobre dernier, des architectes Dominique Jakob et Brendan McFarlane, pour une inauguration prévue fin 2009. L’Etat participe à hauteur de 3,2 millions d’euros au budget total de travaux qui s’élève à 8,9 millions d’euros.

L’Etat finance également, à hauteur de 1,5 million d’euros, sur un budget total de 4,5 millions d’euros, la réhabilitation et l’extension du centre d’art contemporain «Le Consortium» à Dijon, pour une inauguration fin 2008, sous la direction de l’architecte Shigeru Ban.

L’Etat favorise aussi la diffusion de la création contemporaine en régions, en accompagnant la création du Point du Jour, à Cherbourg, centre d’art contemporain consacré à la photographie, dont l’ouverture est prévue à la fin de l’année 2007.

L’Etat soutient par ailleurs plusieurs projets innovants, réunissant écoles d’art et lieux de diffusion.

L’Etat participe ainsi aux travaux de la Cité du Design de Saint-Etienne, où je me rendrai le 29 novembre prochain, conduits par l’architecte Fin Geipel [Finne Gaï;pel], sur 8000 m², au sein d’une friche industrielle de 18 hectares.

Il finance également une partie des études de faisabilité concernant la création à Dijon d’un pôle réunissant, sur un même site, le FRAC Bourgogne, l’Ecole nationale supérieure d’art de Dijon, et la future Médiathèque de la ville.

Pour ce pôle, l’étude vient d’être rendue et sa réalisation est inscrite au contrat de projet Etat-Région (CPER) pour 1,5 M€.

Dans le domaine de la formation et de l’enseignement supérieur, car on ne sait pas assez que ce ministère est aussi celui de l’enseignement supérieur artistique, l’Etat est engagé dans plusieurs chantiers en régions. Parmi ceux-ci, je mentionnerai, en vous invitant aussi à vous reporter à votre dossier de presse, la construction du nouveau bâtiment de l’école régionale des beaux-arts de Caen, sur les friches portuaires, la rénovation du site des Subsistances à Lyon qui accueillera à partir de 2007 les étudiants de l’Ecole nationale des beaux-arts, et le transfert de l’Ecole nationale supérieure d’art (ENSA) de Nancy sur un campus, où seront implantés notamment une école d’ingénieurs et une école de commerce, au sein du grand projet pluridisciplinaire ARTEM. Le Ministère est engagé dans le projet de relocalisation de l’ENSA de Nancy, à hauteur de 11 M€, soit 50% du coût des travaux, aux côtés de la Communauté urbaine du Grand Nancy, maître d’ouvrage pour cet important projet.

Je rappelle enfin que j’ai eu le plaisir d’inaugurer, le 3 février dernier, l’Ecole supérieure des Beaux arts de Clermont-Ferrand, où le ministère de la culture et de la communication, la région et le département sont venus compléter, chacun à égale hauteur, le financement de l’agglomération Clermont – Communauté, dont elle dépend.

L’Etat maintient enfin son engagement sur les crédits alloués aux FRAC en partenariat avec les régions. Nés progressivement à partir de 1982, dans le cadre de la décentralisation qui a donné aux régions plus de responsabilités, les FRAC sont aujourd’hui présents dans toutes les régions de France métropolitaine, ainsi qu’à la Martinique et à la Réunion.

En 2005, près de 700 000 visiteurs se sont répartis sur 85 expositions dans leurs propres locaux et 273 expositions dans d’autres lieux. Les FRAC sont devenus un symbole de décentralisation culturelle et un exemple de partenariat entre l’Etat et les régions et la part du budget alloué par l’Etat a été multiplié par trois depuis leur création.

Contrairement aux prophètes de mauvais augure, je souhaite donc confirmer l’engagement de l’Etat aux côtés des régions, aussi bien sur les crédits de fonctionnement que sur les crédits d’acquisition, et accompagner les collectivités dans leurs projets de ré-implantation et de construction.

La poursuite de cet effort avec la mise à niveau de certains budgets d’acquisitions, comme en Poitou-Charentes, est prévue en 2007; de même que le renforcement de certains budgets de fonctionnement, afin d’améliorer les actions en direction des publics.

Deuxième volet du plan d’action lancé par le gouvernement en faveur de l’art contemporain, le lancement d’événement-phares et pérennes qui font de notre pays, aux yeux du monde entier, une référence internationale.

Après le succès de «La Force de l’art», au Grand Palais, qui a accueilli 135 000 visiteurs, j’ai le plaisir de vous annoncer aujourd’hui la composition de l’équipe de la prochaine manifestation triennale, programmée en 2009, au Grand Palais.

Cette manifestation, dont la vocation est de témoigner de la richesse et de la pluralité de la création qui se développe en France, sera dirigée par une équipe projet composée de quatre personnes :

– Le responsable du projet architectural, qui définira et mettra en place la scénographie architecturale de l’exposition, Jean-Louis Froment, commissaire indépendant renommé.

– Les deux commissaires de l’exposition, chargés de la conduite du projet et de la sélection des artistes, Marie-Claude Beaud, directrice du nouveau musée d’art moderne Grand Duc Jean à Luxembourg, et Didier Ottinger, conservateur au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou.

– La responsabilité des créations et des programmations audiovisuelles, des productions éditoriales et des événements est confiée à Jean-Yves Jouannais, critique d’art, commissaire indépendant et producteur audiovisuel.

Ces quatre personnalités reconnues du monde de l’art, travailleront en étroite collaboration à la définition d’un projet ouvert sur la création et les artistes, et adressé au public le plus large.

J’ai souhaité que le Grand Palais, rénové, retrouve sa vocation première, de faire rayonner la France dans le monde entier, et j’ai décidé d’offrir, tous les ans, sa nef de verre et d’acier à un grand artiste, afin qu’il confronte son regard à son espace, à son histoire et à ses volumes, pour faire naître une œuvre nouvelle, éclairée par ce lieu monumental et magique. La «Grande exposition», internationale, ambitieuse, s’élèvera à la hauteur des plus grands rendez-vous de l’art actuel sur la scène mondiale, et s’ouvrira à un large public. Cette manifestation présentera, sur les trois premières années, les œuvres d’Anselm Kiefer en mai-juin 2007, de Richard Serra au printemps 2008 et de Christian Boltanski en hiver 2009.

Anselm Kiefer, célèbre artiste allemand ayant choisi de vivre en France depuis plus de dix ans, a choisi de dédier à la poésie l’immense ensemble d’œuvres nouvelles qu’il créera spécifiquement pour la première de ces expositions, en rendant hommage à deux grands poètes : Paul Celan et Ingeborg Bachmann.

José Alvarez, directeur des éditions du Regard, assurera le commissariat de cette exposition, le commissariat de l’exposition Richard Serra étant assuré par Alfred Pacquement, directeur du Musée national d’art moderne.

Troisième volet du plan, des mesures de développement qui ancrent l’art contemporain au cœur de la cité.
Là encore, l’Etat s’engage fortement, et donne l’exemple.

Avec pour objectif une meilleure diffusion des collections publiques, et le renforcement de l’autonomie de gestion des lieux dans lesquelles celles-ci sont aujourd’hui largement déposées, je propose des mesures de transfert de propriété d’œuvres contemporaines de premier plan de la collection du Fond national d’art contemporain.
Ce geste s’inscrit au cœur d’une initiative plus large en direction des institutions nationales et des collectivités territoriales. L’Etat initie ainsi une politique de transfert de propriété des œuvres déposées avant 1910 vers les musées des collectivités territoriales dépositaires qui le souhaiteront. De même, il organisera le reversement vers les institutions patrimoniales de l’Etat qui le demanderont, des œuvres créées avant 1960. Les missions du FNAC se trouveront ainsi recentrées vers son objectif principal, la création contemporaine.

Au-delà de ces initiatives, pour favoriser le développement ou la création de départements contemporains dans les musées des collectivités territoriales, je propose également le transfert de propriété d’ensembles d’œuvres contemporaines de premier plan du FNAC à 12 Musées de France en région.

Alors que les régions de France se sont largement engagées dans la rénovation ou la création de musées ouverts à l’art contemporain, cette mesure leur permettra de conforter et d’étendre leur politique dans ce domaine, grâce à l’apport d’œuvres exemplaires, acquises par le FNAC auprès des artistes les plus importants de notre temps.

Je tiens aussi à favoriser et à soutenir les expressions dynamiques, créatives, innovantes, et spontanées, qui émergent au cœur de la Cité. C’est pourquoi je ferai très prochainement une proposition de relogement au collectif d’artistes «La Générale», actuellement installé dans un bâtiment du quartier de Belleville appartenant au ministère de l’Education nationale, et qui va être vendu. Nous veillerons à leur proposer un nouveau lieu répondant au mieux à leurs attentes. Je suis conscient du rôle fondamental qu’occupe l’artiste dans l’espace public et j’ai fait de la commande publique l’une des priorités de mon action, en étroite collaboration avec les collectivités territoriales et les différents partenaires de l’Etat en régions, ainsi que les établissements publics et les partenaires privés, que je remercie.

Présent dans des lieux très divers, des jardins aux monuments historiques, des sites touristiques au nouvel espace qu’est l’Internet, l’art contemporain dans l’espace public met en jeu une extraordinaire variété d’expressions plastiques et de disciplines artistiques : de la sculpture au design, des métiers d’art aux nouveaux médias, de la photographie au graphisme, sans oublier le paysage, la lumière, la vidéo.

Environ 45 projets sont lancés chaque année, pour un montant national qui est de 4 M€ en moyenne. Parmi les commandes qui, conduites par la Délégation aux arts plastiques et le Centre national des arts plastiques, ont été achevées récemment ou seront prochainement inaugurées, fin 2006 et en 2007, je citerai :

L’extraordinaire installation de l’artiste brésilien Ernesto Neto, qui a récemment investi le Panthéon, exemple de partenariat avec le Festival d’Automne, et dans le même esprit, l’œuvre commune de Miguel Barcelo et Josef Nadj pour le Festival d’Avignon.

– L’inauguration le 1er décembre prochain, lors de la Journée mondiale contre le SIDA, de l’œuvre de Fabrice Hyber à la Villette, l’ARTERE. Cette commande a été réalisée en association avec l’établissement public de la Villette, l’association « Ensemble contre le sida » et la Ville de Paris ;

– L’œuvre de Bernard Piffaretti, créée pour la Salle d’Audience de la Cour administrative d’appel de Paris à l’Hôtel de Beauvais, en partenariat avec le ministère de la Justice, qui sera inaugurée début 2007.

– Les vitraux qui seront réalisés en 2007 par Jean-Pierre Bertrand pour le Panthéon.

– La commande exemplaire d’un nouveau projet de bibliophilie contemporaine, qui sera exposée à la Villa Arson à Nice en janvier 2007 : réalisation de quinze livres, permettant d’associer quinze artistes, quinze auteurs et des ateliers d’impression et de fabrication.

D’autres commandes publiques, lancées, au nom du ministère de la culture et de la communication, par ses Directions régionales des affaires culturelles, en partenariat avec les collectivités territoriales, vont prochainement être inaugurées en région :

– Je rappelle tout d’abord l’inauguration, le 14 octobre dernier, de la « Maison Flottante », résidence d’artiste conçue par les designers Erwan et Ronan Bouroullec pour le Centre national de l’estampe et de l’art imprimé à Chatou.

– Le 30 septembre dernier, un premier geste inaugural a permis aux habitants de Lorient de découvrir La Fontaine créée par Jeppe Hein. Ce projet, qui s’inscrit aux abords du centre aquatique, sur un axe structurant de la ville, sera achevé en 2007.

– L’inauguration, le 8 décembre prochain, des vitraux contemporains conçus par le plasticien martiniquais Victor Anicet pour la Cathédrale de Notre-Dame du Bon Port à Saint-Pierre, en Martinique.

– Le 15 décembre prochain sera inaugurée l’intervention de l’artiste japonais Katsuhito Nishikawa au sein de l’Hôpital Claude Huriez de Lille, qui propose une nouvelle forme de présence de l’art à l’hôpital par l’aménagement des espaces d’accueil extérieurs et intérieurs de l’établissement.

– Le 26 janvier 2007, sera inauguré le parcours artistique confié à Michel Blazy, en partenariat avec le Comité Départemental de Protection de la Nature et de l’Environnement, dans le cadre de la Réserve naturelle nationale des vallées de la Grand-Pierre et de Vitain, près de Blois.

? 2007 verra également les inaugurations des accompagnements artistiques du tramway de Bordeaux, commandes publiques réalisées en partenariat avec la Région et confiées à Stalker, Claude Closky, Elisabeth Ballet, Melik Ohanian, Xavier Veilhan, Valérie Mrejen et Michel François. Concernant le tramway de Mulhouse où l’accompagnement artistique de chacune des deux lignes a été demandé à un seul artiste, Daniel Buren et Tobias Rehberger, une inauguration est prévue à la fin du printemps 2007.
Sans oublier les vingt magnifiques commandes du métro de Toulouse et les quinze commandes du tramway de Nice.

En 2008, débutera le projet majeur de Gerhard Richter pour les vitraux de la cathédrale de Reims.

Enfin, renouant avec une tradition historique qui vit le Service des Beaux-Arts engager dès 1851 la «Mission Héliographique», première commande publique en photographie, j’ai décidé de prolonger les grandes campagnes photographiques nationales que furent la mission de la DATAR et plus récemment «Le plus bel âge», commande à une quarantaine de photographes sur le thème de la jeunesse. Je souhaite qu’une vingtaine de créateurs portent leur regard sur la diversité culturelle de notre pays. La notion d’espace public habituellement dévolu aux commandes sera élargie aux institutions culturelles et aux festivals œuvrant dans le domaine de l’image, mais aussi aux magazines, voire aux sites Internet.

A côté de la commande publique, qui mobilise près de 4 millions d’euros, près de 6 millions d’euros supplémentaires pourront désormais être mobilisés chaque année au titre du 1% artistique grâce à la nouvelle procédure obligatoire, désormais officielle depuis la publication d’une circulaire d’application parue le 30 septembre 2006. C’est un outil simplifié, moderne et efficace, qui est à la disposition de l’Etat, des collectivités territoriales et des maîtres d’ouvrage publics, afin de favoriser la présence d’œuvres d’art dans l’espace public. Du fait de cette mesure, plus de 4 millions ont été mobilisés dans ce cadre depuis février 2005.

Je tiens à vous confirmer aussi, que les mesures fiscales destinées à dynamiser le marché de l’art en France, annoncées par le Premier ministre lors de la Foire internationale d’art contemporain, en octobre 2005, ont d’ores et déjà été mises en œuvre.

– Les droits de donation et de succession (ainsi que le paiement de l’ISF) peuvent être acquittés grâce à des Å“uvres d’artistes vivants. C’est un formidable encouragement pour les initiatives privées concernant la constitution de notre patrimoine contemporain.

– Le mécénat d’entreprise peut se développer pleinement grâce à la possibilité d’acquérir des Å“uvres quel que soit leur prix, avec comme seule obligation de les exposer dans les espaces publics de l’entreprise.

– La TVA concernant les installations audiovisuelles, les Å“uvres vidéos et sur support multimédia est ramenée au taux général concernant les Å“uvres d’art originales passant de 19,6% à 5,5%, contribuant, par là, à la reconnaissance de la qualité artistique de ces Å“uvres.

– Les créateurs, dans le domaine des arts plastiques, débutant leur activité ou s’installant en France bénéficient, dans la limite d’un plafond de 50 000 € au titre de leur cinq premières déclarations fiscales, d’un abattement de 50% de leur bénéfice imposable. Ces mesures favorisent à la fois l’installation professionnelle des jeunes créateurs et l’installation de créateurs étrangers, renforçant ainsi l’attractivité culturelle de la France.

Et parce que l’homme de culture est avant tout «un inventeur d’âmes», selon la belle formule d’Aimé Césaire, nous avons, avec le Ministère de l’Education Nationale, lancé un vaste plan d’action en faveur de l’éducation artistique et culturelle à l’école.

Pour renforcer la familiarité du public avec l’art, pour lui donner un accès direct et libre à notre patrimoine commun, pour lui rendre les formes de création contemporaines accessibles, l’accès à l’art et à la culture se joue dès l’école.

Une avancée majeure a été faite en ce sens. L’éducation artistique et culturelle est désormais inscrite dans le Socle Commun de Connaissances qui définit le contenu de base de l’enseignement scolaire obligatoire. Cela se traduira notamment par une formation appropriée des futurs enseignants, par une mise en perspective internationale de nos initiatives, par la multiplication des jumelages et parrainages entre les lieux d’enseignement et les institutions culturelles dédiées aux différentes disciplines artistiques.

Les deux ministères travaillent ensemble à de nombreuses perspectives et projets, nourris en particulier par les travaux du haut conseil pour l’éducation artistique et culturelle. Parmi eux, la réalisation d’un support pédagogique destiné à initier les collégiens à l’histoire européenne des arts, devra permettre de présenter aux élèves européens les grands courants de la pensée artistique européenne, et de conforter ainsi le sentiment d’appartenance à une culture commune.

Temps fort du calendrier de la création en France, j’inaugurerai mardi et mercredi avec un grand plaisir la Foire Internationale d’Art Contemporain, qui se tiendra dans la cour carrée du Louvre, mais aussi sous la nef du Grand Palais qui a retrouvé toute sa splendeur, et sa belle vitalité au service du rayonnement de notre pays. Pour sa 33e édition, la Fiac réunira les œuvres de quelque 160 galeries, représentant une vingtaine de pays, et invitera le public à une formidable plongée au cœur de l’art moderne et contemporain.

J’ai souhaité qu’à nouveau l’État soit présent à ce grand rendez-vous, en profitant de la qualité des créations présentées par les galeries, pour enrichir notre patrimoine en acquérant, pour 400.000 euros, un certain nombre d’œuvres exposées.

Je me rendrai aussi dans les deux autres foires qui se sont spontanément organisées en même temps que la Fiac, Show off et Slick, qui toutes deux témoignent de la vitalité et de l’esprit d’initiative du marché de l’art français, que je tiens à saluer.

Le plan que je vous ai présenté s’inscrit au cœur d’une politique culturelle que je suis fier de mener à bien, et qui vise à reconnaître pleinement la place de la création dans notre société et à faire de la France l’un des foyers les plus vivants et les plus attractifs de la création contemporaine.

Je vous remercie.

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