>Lire l’éditorial du 5 fév. 2004
[Communiqué du ministère de la Culture]
Une nouvelle ambition pour la politique photographique du ministère de la culture.
Le Jeu de Paume, nouvelle structure dédiée à la photographie et à l’image, dirigée par Régis Durand, sera mise en place à partir du printemps 2004.
Cette structure, destinée à devenir, à partir de janvier 2005, établissement Public industriel et commercial, aura pour site principal le Jeu de Paume. Elle assurera également la programmation des expositions des salles de l’Hôtel de Sully.
Les missions
Cette institution aura pour missions :
1. d’être un lieu de référence pour la diffusion de la photographie et de l’image, du XIXe siècle à nos jours. Elle aura, à ce titre, vocation à produire, coproduire ou accueillir, sur ses deux sites ou hors ses murs, expositions, cycles de films, débats, activités de recherche, activités pédagogiques, publications…
2. d’assurer la mise en valeur culturelle (notamment par l’organisation d’expositions) et commerciale (notamment la gestion des droits tirés de leur exploitation) des fonds photographiques appartenant à l’Etat, qui resteront conservés par la Médiathèque du Patrimoine au Fort de Saint-Cyr, une convention régissant les relations entre cette entité et la nouvelle institution.
Plusieurs autres établissements du ministère de la culture interviennent d’ores et déjà dans le champ de la conservation et des expositions photographiques, dans le champ qui est le leur (BNF, musée d’Orsay, Centre Georges Pompidou…).
Leurs missions à ce titre ne sont pas remises en question par la création du « Jeu de Paume », même si cet établissement aura naturellement la possibilité, dans le cadre de prêts, de recourir à leurs collections pour sa programmation.
Une meilleure coordination des activités de ces différentes institutions sera également recherchée grâce à la réactivation de la Commission nationale de la Photographie, renforcée dans sa composition et dans ses moyens.
Afin de préparer la création du futur Etablissement Public, de mettre en place ses équipes, et d’engager sa programmation, une structure de préfiguration sera créée dès le printemps 2004. Elle devra notamment assurer, sous l’égide du Ministère de la Culture, le reclassement des personnels des associations Jeu de Paume, Centre national de la Photographie et Patrimoine photographique, lesquelles cesseront progressivement leur activité d’ici la fin 2004.
Programmation 2004 du Jeu de Paume
La Galerie du Jeu de Paume ouvrira ses portes le mercredi 23 juin 2004, après une fermeture de quelques semaines pour travaux d’entretien.
Jean-Jacques Aillagon a souhaité qu’avant même cette ouverture, le Jeu de Paume puisse accueillir un hommage au photographe Helmut Newton, récemment disparu. Les conditions et dates de cet hommage sont en cours de définition.
L’exposition d’ouverture sera en deux parties :
1. d’une part, une exposition de groupe intitulée Éblouissement, comportant des œuvres de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui, sur un thème consubstantiel à l’histoire de la photographie et au medium lui-même : la lumière.
La lumière qui fait exister la photographie, est aussi ce qui la menace et la détruit : fascination et crainte de la source lumineuse, apparition-disparition, émerveillement et brûlure du regard… seront quelques uns des thèmes, et quelques unes des oppositions en jeu dans cette exposition, qui rassemblera notamment des œuvres de Man Ray, Ubac, Tabard, Moholy-Nagy, Strömholm, Michel François, Jean-Marc Bustamante, Stan Douglas, Thierry Kuntzel, etc.
2. d’autre part, une présentation de l’œuvre de Guy Bourdin (photographie, polaroï;ds, films). Une œuvre devenue quasi invisible, et qui a constitué une véritable révolution dans la photographie de mode et la publicité des années 60 à 80, tant par la construction des images que par leur mise en page dans les magazines.
Cette double exposition sera suivie, mi-octobre, d’une grande exposition historique, occupant tout l’espace du Jeu de Paume. Sous l’intitulé L’ombre du temps, elle aura pour but de mettre en évidence une autre histoire de la photographie depuis les années 1890 : une histoire largement européenne, tournée vers un usage poétique et expérimental du document photographique.
Cette exposition fera dialoguer photographie, vidéo et cinéma, selon trois axes principaux :
— documents ou monuments (d’Atget, Walker Evans, Cartier Bresson, … aux Becher, Valérie Jouve, Thomas Ruff…) ;
— Expérimentations sur le medium (de Rodtchenko, Moholy Nagy… à Jeff Wall, Jean-Luc Godard…) ;
— splendeur et misère du sujet (Claude Cahun, Cindy Sherman, Roni Horn, Chris Marker…).
Parallèlement à ces expositions de grande ampleur, des projets plus pointus seront présentés dans une ou plusieurs salles, dévolues de manière régulière au soutien à la jeune création, française notamment, ou dans certains espaces intermédiaires (mezzanines) pour la présentation d’œuvres vidéo. Une aide à la production accompagnera chacun de ces projets.
Les galeries de l’Hôtel de Sully présenteront, jusqu’au 20 juin, l’exposition Friedlander, programmée par l’association Patrimoine photographique. A partir de la fin de l’année 2004, la programmation de ces espaces, désormais assurée par le Jeu de Paume, fera alterner expositions patrimoniales (notamment issues des donations faites à l’Etat) et expositions transversales, faisant dialoguer œuvres historiques des XIXe et XXe siècles et créations contemporaines (commandes) autour de sujets liés, notamment, au paysage et à l’architecture.