Ce prix d’une valeur de 28 571 euros, l’un des plus prestigieux d’Europe, est décerné depuis vingt ans à des artistes britanniques de moins de 50 ans par un jury international.
Également très controversé, il soulève bon nombre de polémiques:
> Sensé présenter des artistes avant-gardistes pour les faire découvrir au plus grand nombre, il est accusé, à l’inverse, d’accroître l’incompréhension entre le public et l’art contemporain.
> La remise spectaculaire du prix, retransmise sur la chaîne nationale Channel 4, est soupçonnée de faire la publicité de la Tate Britain et de ses artistes, plutôt que de rendre compte d’une critique réelle et sérieuse du travail artistique des nominés.
> Le jury, composé de critiques, commissaires et officiels de la culture rarement renouvelés, tend, selon certains, à imposer les nouvelles valeurs de l’art. Il détournerait alors le prix de sa mission première, innovatrice et contestataire, et réduirait sa fonction à la consécration d’un art devenu institutionnel.
Cette année, Grayson Perry, en compétition avec les frères Chapman, Willie Doherty et Anya Gallaccio, a été récompensé pour ses céramiques: des vases aux formes classiques recouverts de figures et de textes qui représentent des scènes de violences sexuelles, référent à des actes politiques et transgressent les stéréotypes culturels. La Tate Britain exposait également aux murs une robe jaune que l’artiste porte lorsqu’il se travestit en «Claire», son alter ego féminin.