Après un grand nombre d’actions, dont l’annulation des trois festivals importants de l’été (Avignon, Aix-en-Provence et Francofolies de la Rochelle), la rentrée est marquée par des actions conçues pour maintenir la pression sur le gouvernement.
Les actions sont dirigées vers des lieux publics, culturels et télévisuels:
— Interruption sommaire de l’émission de Laurent Ruquier, sur France 2, On a tout essayé, par un écran noir qui invite les téléspectateurs à éteindre leur téléviseur;
— Impromptu musical au Théâtre de la Colline;
— Campagne de recouvrement d’affiches publicitaires dans le métro parisien, par l’inscription de croix noires et slogans;
— Sabotage d’un câble, attribué aux intermittents, lors d’un débat à la Sorbonne en présence de Luc Ferry, rediffusé sur France 2;
— Perturbation des castings de Popstars, émission de télé-réalité sur M6, contre les producteurs qui «abusent du système de l’intermittence»;
— Manifestation lors de la finale de Nice People, l’émission de TF1;
— Boules puantes à la Fiac, par le Flux Intermittent Anonyme et Concret, revendiqué dans une lettre sur internet;
— Clou du contre-spectacle: l’interruption pendant deux heures de l’émission de TF1, Star Academy. L’incident est alors plus violent. Description:
Contrairement à ce qui s’était passé lors de l’intervention à Nice People, Etienne Mougeotte, vice-président de TF1, refuse de donner la parole aux intermittents, sous prétexte de ne pas vouloir discuter «sous la contrainte» (Bruno Masi, Libération, lundi 20 oct. 2003) et répond à l’incident en diffusant à l’antenne un épisode de la série Julie Lescaut.
Tandis que sur le plateau, les intermittents déroulent une banderole portant l’inscription «Eteignez vos télés», ils doivent faire face à l’intervention musclée des vigiles, avec évacuations, blessés et d’interpellations.
Les intermittents sont choqués par la violence et la disproportion des réactions, tandis que TF1 porte plainte pour «voies de fait et violences», au nom de la sécurité du public.
Les intermittents appellent à un rassemblement devant TF1 et à une journée nationale d’action le 30 octobre.
Le dialogue semble s’enliser et les camps s’enfermer dans leurs positions opposées: «Pour les uns, il n’y a que de mauvais coups (et coûts) à prendre en se laissant entraîner dans une remise à plat du mode de rémunération des salariés du spectacle. Pour les autres, au gouvernement, il n’y a que des avantages budgétaires à refiler le mistigri des financements culturels aux cotisants de l’Unedic ou aux collectivités locales» (Jean-Michel Helvig, Libération, 20 oct. 2003).
A suivre…