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Bien que rien ne soit officialisé, le divorce entre François Pinault et les collectivités territoriales locales semble entamé.
A cela, deux raisons majeures.
D’une part, le manque d’engagement des partenaires publics dans le projet, notamment pour l’aménagement de la partie de l’île non occupée par la Fondation. L’équipe Pinault déplore en effet la pauvreté des propositions, alors même qu’elle s’est acquittée des frais d’études de faisabilité du site, qu’elle a obtenu le permis de construire et lancé le concours d’architecture pour la réalisation du bâtiment de la Fondation (Tadao Ando en était le lauréat). Soit une vingtaine de millions d’euros, selon l’entrepreneur.
La deuxième raison, c’est la perspective d’achat du Palazzo Grassi à Venise, un palais prestigieux déjà dédié aux expositions quand Fiat en était l’occupant. François Pinault y verrait bien l’installation d’une partie de sa collection, la surface étant quand même largement inférieure à celle projetée sur l’île Séguin. Mais Venise a bien des atouts susceptibles de séduire l’industriel, la ville bien sûr, et la Biennale d’art contemporain, ce rendez-vous incontournable de la scène artistique internationale.
Alors Séguin, île déserte ? Les collectivités ont déjà de toute façon d’autres projets dans les tiroirs, et puis François Pinault n’est peut-être pas encore décidé à lâcher Paris et la France…
Emmanuel Posnic