Malgré ses conflits intestinaux, l’Iran semble vouloir attiser la polémique, et détourner à sa sauce la célèbre devise du Canard enchaîné: «La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas». Pour répondre aux caricatures de Mahomet, qui firent grand bruit l’hiver dernier en Occident, le quotidien iranien Hamchari a en effet décidé de «trouver où était la limite de la liberté d’expression chez les occidentaux» en lançant en février un concours de caricatures sur l’holocauste.
Les deux cents qui ont été sélectionnées sont exposées d’août à septembre au Musée d’art contemporain palestinien de Téhéran. Croix gammées, étoiles de David et nez crochus se succèdent ainsi comme autant de clichés sous les yeux des nombreux visiteurs. Le vainqueur du concours recevra 12 000 dollars (certifiés non issus des caisses de l’Etat) pour sa statue de la Liberté faisant le salut nazi tout en tenant un registre de l’holocauste.
Cette manifestation provocatrice est massivement condamnée en Europe, où l’on craint une montée de la violence. Philippe Douste-Blazy, ministre français des Affaires étrangères, a jugé «regrettable» l’exposition, et réaffirmé une «volonté de dialogue entre les cultures et les civilisations». Un dialogue pour l’instant mal parti, à en juger l’hostilité qui sévit des deux côtés.
En effet, les paroles du président Ahmadinejad, qualifiant l’holocauste de «mythe» et prônant la destruction d’Israël, heurtent aussi les mémoires. Pour sa part, Israël juge l’acte inacceptable et monte au créneau. Ainsi le Guysen Israël News parle sans détour de «l’insupportable impertinence iranienne», qui multiplie les provocations à l’égard de l’Occident.
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