En accueillant l’Espagne comme pays invité d’honneur, Paris Photo 2005 «met pour la première fois l’accent sur la création photographique de l’Europe du sud». Sur les 90 galeries invitées, 14 viennent d’Espagne, dont 8 en «Statement», qui rendent compte de la production photographique contemporaine du pays en exposant les œuvres de jeunes artistes, parmi lesquels Sergio Belinchon, Alicia Martin, Mayte Vieta, pour ne citer que les plus attrayants.
L’exposition centrale présente quant à elle une sélection des dernières acquisitions du fonds photographique de la Comunidad de Madrid, qui, depuis sa création en 1999, a réuni quelque 300 photographies reflétant la photographie espagnole contemporaine (Joan Fontcuberta, Chema Madoz, Juan de Sande, etc.). Enfin, la «Project Room» propose une programmation de vidéos contemporaines issues des collections de quatre institutions publiques espagnoles (Artium, CAB, Comunidad de Madrid et Musac).
Mais si l’Espagne est officiellement la vedette de Paris Photo cette année, ce n’est pourtant pas elle qui s’y trouve majoritairement représentée. Avec 73 % de participation étrangère, la foire, qui ne représente pas moins de 14 pays, fait largement honneur aux Etats-Unis, en présentant 22 galeries américaines, comme elle le mentionne d’ailleurs dans la partie chiffres de sa présentation, avant même de préciser que 14 sont espagnoles, et sans en dire davantage sur les autres pays présents. Qui plus est, les noms d’artistes américains, comme Stephen Shore (Edwynn Houk) ou William Eggleston (Rose Gallery), circulent beaucoup.
Il est peu probable que tout cela soit le fruit du hasard, au vu de la relative prospérité actuelle du marché de la photographie outre Atlantique…
Anne-Lou Vicente
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