Akos Birkas, Marc Desgrandchamps, Sarah Dobai, Dan Hays, Michel Huelin, Alix Le Méléder, Eléonore De Montesquiou, Pushpamala N., Mathilde Rosier, Gilles Saussier, Elisa Sighicelli, Judit Ström, Esther Tielemans, Wang Keping, Katharina Ziemke
15 ans après…
«Là où nous en sommes, nous le devons aux artistes, à nos collaborateurs et à de nombreux amis supporters. J’évoquerai ici la mémoire de Joan Mitchell avec laquelle nous avons passé tant de soirées passionnantes à Vétheuil, parfois en présence de Dominique Bozo ou de William Rubin. Elle nous avait vivement encouragés à nous lancer dans cette aventure. Je me souviens d’un déjeuner avec Aimé Maeght en 1980, quelques mois avant sa mort. J’étais alors attaché au Musée de l’Orangerie mais déjà fasciné par le monde de L’Art vivant, la revue publiée justement par la Galerie Maeght. Une amie commune avait arrangé cette rencontre, connaissant mon admiration pour cette aventure formidable qu’il incarnait. Après m’avoir ignoré pendant la moitié du repas, il se tourne soudain vers moi : « Alors jeune homme, vous envisagez d’ouvrir une galerie ? Vous apprendrez que c’est au bout de dix ans que ça commence ! » Il avait raison. Ayant ouvert rue Chapon en novembre 1992, nous ne sommes pas parvenus à l’équilibre avant 2002 ! Etudiant, j’avais découvert la personnalité attachante de Pierre Loeb, pour moi le prototype du « galeriste» contemporain : choix personnels et partenariat avec les artistes. Ces principes nous guident comme ils ont guidé certains de nos prédécesseurs, dont l’action s’exerce sur la durée. Dès le début du XXe siècle le galeriste se présente volontiers comme éditeur et devient producteur avec l’entrée de l’art dans le champ des media. Au XXIe ses qualités d’entrepreneur le distinguent.
Repérages : Depuis 1992, Gwenolée dont le feeling n’est jamais en sommeil, conserve le téléphone de Peter Doig dans un petit carnet rouge.
1993 : exposition de vingt-cinq oiseaux en bois du sculpteur chinois Wang Keping, chef de file du groupe des Etoiles (Xing Xing) à Pékin en1979 : seuls acquéreurs, nos parents respectifs pour 10.000-F pièce. Aujourd’hui il est internationalement reconnu par l’histoire de l’art contemporain chinois. Découverte des peintures de Marc Desgrandchamps à l’Hôtel de Région de La Roche-sur-Yon. Après une première réaction de rejet nous téléphonons finalement à M.D. pour prendre rendez-vous : « Ah bon ? » nous répond-il, surpris. (En 2006, Alfred Pacquement l’invitera au Musée national d’art moderne – exposition personnelle, espace 315). A Berlin, Gerd Harry Lybke nous vante les mérites de Neo Rauch « pourquoi pas une exposition à Paris ? ». Nous faisons la moue et préférons le hongrois post-contructiviste Akos Birkas (devenu depuis très figuratif). Il a fait l’objet d’une rétrospective au Musée Ludwig de Budapest en février 2007.
1999 : Nous entrons en relation avec Thomas Scheibitz mais il part chez Tanya Bonakdar à NewYork. Rencontre avec Dan Hays chez Laure Genillard à Londres. Deux mois avant notre exposition, il présente Underwood Street 7 grandes Cages. Charles Saatchi achète l’ensemble. Pour la première fois nous ouvrons par un vernissage «sold out». Toujours chez Laure (exposition «What She Wants») nous découvrons l’année suivante la jeune suédoise Judit Ström.
2000 : A notre tour, nous attirons cette fois son attention sur la jeune photographe et vidéaste italienne, Elisa Sighicelli, vue à l’ICA (actuellement représentée par Gagosian à Londres). Nous exposons les premiers travaux de la vidéaste suisse Emmanuelle Antille (exposition Anticorps). Représentante de la Suisse à la Biennale de Venise en 2003 elle va entrer chez Eva Presenhuber.
2001 : Portraits et scènes de film de l’anglaise Sarah Dobai et plus tard les images flottantes du suisse Michel Huelin, peintures et vidéos. La même année premiers films documentaires d’Eléonore de Montesquiou qui vit à Berlin et à Tallin.
2003 : Alix Le Méléder nous intrigue au Plateau, centre d’art du FRAC Ile-de-France. Ses taches rouges sont comme des pôles magnétiques. L’Exposition personnelle de Zilla Leutenegger, «O mein Papa», est un si grand succès que son galeriste suisse lui impose un contrat exclusif…Dans les ateliers de la Rijksakademie à Amsterdam nous apprécions l’univers singulier de Mathilde Rosier dont l’étrangeté se combine à une précision d’entomologiste pour analyser les rapports ambigus de l’homme à la nature sauvage. A la Documenta XI à Kassel nous ressentons une forte attirance pour les grands paysages photographiques de Gilles Saussier, ayant quitté la presse (Agence Gamma) pour une forme d’art documenté, y compris par le film et la performance.
2005 : En Hollande, nous nous intéressons aux installations vidéo de Rob Johannesma ainsi qu’aux paysages-décors d’Esther Tielemans évoquant de possibles manipulations génétiques. 2006 : Nouvelle création de l’artiste indienne Pushpamala N. Paris Autumn, un roman photo sur les pas de Gabrielle d’Estrées [3]. Récemment, dans l’exposition organisée par Eric Corne, Voir en Peinture II à La Générale, nous retenons les tableaux de Katharina Ziemke que nous exposons en 2007.
En 2008 : notre programmation commencera à PARIS avec une exposition de Marc Desgrandchamps du 19 janvier au 27 mars 2008 (publication d’un catalogue chez Panamamusées) puis Esther Tielemans ( 2 avril – 24 mai 2008) en parallèle avec son exposition au Stedelijk Schiedam. A NEW YORK : Michel Huelin ( 5 mars- 26 avril 2008) en parallèle avec son exposition au Musée de Cleveland, puis Dan Hays (mai-juin 2008) actuellement montré dans l’exposition itinérante In Monet’s Garden au Colombus Museum of Art (Musée Marmottan à Paris en mai 2008).»