ÉCHOS
01 Jan 2002

15.06.05. Prada : une fondation et une architecture de marque

La marque italienne Prada compte parmi les fleurons de la mode aux côtés de Channel, Vuitton, Gucci. Si ses collections ont fait sa réputation, cet empire de la mode s’immisce depuis quelques années dans le champ de l’art contemporain, renforçant et valorisant ainsi son image médiatique.

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La marque Prada est aujourd’hui associée à l’art contemporain, à travers une fondation qui n’entretient aucun lien avec la mode, comme on pourrait le croire. Cette institution a vu le jour en 1995, financée par les capitaux du groupe. L’intérêt de Muccia Prada et de son mari Patrizio Bertelli pour l’art contemporain et sa capacité à pénétrer la complexité du monde les a amenés à ouvrir un lieu dédié aux artistes internationaux.
Réhabilitant un bâtiment industriel à Milan, la fondation s’est, dans un premier temps, limitée à la sculpture, en accueillant des artistes tels que Dan Flavin, Walter de Maria.

La programmation de la fondation s’est par la suite affinée et ouverte à des projets plus ambitieux en invitant des artistes tels que Sam Taylor-Wood en 1999, Carsten Höller en 2000, Mariko Mori en 2002. Ella a investi de nouveaux domaines, soutenant divers projets, cinématographiques, en collaborant à la restauration de films italiens des années 50-60 dans le cadre de la Biennale du Cinéma de Venise, ou encore architecturaux, avec le projet de Rem Koolhaas «The Epicenters» à New-York, Los Angeles, San Francisco.

Au-delà d’un simple geste philanthropique, cette fondation participe à la constitution d’une image dynamique, jeune, tout comme le recours à des architectes internationaux pour ses magasins.
Car si le groupe Prada souhaite se démarquer dans un secteur concurrentiel, il doit surprendre, innover. Or ses boutiques sont avant tout des vitrines de la marque. Elle a donc fait appel à des architectes de renom «pour ériger de véritables totems à la gloire de sa cause» (Art&Cie, José Frèches, Dunod, 2005).

En 2001, Rem Koolhaas devient conseiller de Prada et réinvente les magasins de la marque. Celui de New-York, avec ses présentoirs mobiles, se transforme à volonté en salle de spectacles. En 2003, ce sont Herzog et de Meuron qui ont signé l’architecture de la boutique de Tokyo. Ces boutiques deviennent des objets de luxe que l’on vient admirer au même titre que les collections.

La marque Prada, c’est non seulement une ligne de vêtements haute couture mais aussi une fondation pour l’art contemporain et une architecture de luxe.

Carole Boyer

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