Pour cette 7e édition, le jury réunissait : Christian Bernard (directeur du Mamco, Président de l’association des Amis de Gilles Dusein), Anne-Marie Charbonneaux (présidente des Amis du Jeu de paume et collectionneuse), Emmanuel Fessy (directeur de l’Ensci), Gérard Mavalais (collectionneur), Jean-Luc Monterosso (directeur de la Maison européenne de la photographie), Suzanne Pagé (directrice du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris), Patrick Roegiers (critique, écrivain), et des représentants de la Fondation Neuflize Vie (Elisabeth Nora, Michel Poivert, Aline Pujo, Solange Salem-Rein).
Les membres du jury se sont déterminés après l’examen des dossiers de onze artistes proposés par un comité technique constitué de deux membres de l’association des Amis de Gilles Dusein (Caroline Bourgeois et Serge Aboukrat) et de quatre autres professionnels du monde de l’art (cette année : Claire Lerestif, Eric Mangion, Jean-Pierre Rehm et Dirk Snauwaert).
Les artistes nominés étaient : Michel Auder (USA), Simone Decker (Luxembourg), Nazin Djemaï; (France), Aurélie Dubois (France), Geert Goiris (Belge), Clarisse Hahn (France), Sung A Yoon (Corée et France), Nesrine Khodr (Liban), Nora Martirosyan (Arménie), Florence Paradeis (France) et Olivier Zabat (France).
Le Prix Gilles Dusein est décerné à un artiste prometteur pour l’ensemble de son travail ou de sa démarche artistique. Initié en 1997 par l’Association des amis de Gilles Dusein, ce Prix a reçu dès l’origine le soutien de la Fondation Neuflize Vie et de la Maison européenne de la photographie. Il perpétue, depuis sa création, le souvenir et le talent de découvreur de Gilles Dusein, galeriste visionnaire disparu en 1993.
Clarisse Hahn succède ainsi aux précédents lauréats que le Prix Gilles Dusein a, fidèle à sa vocation première, contribué à faire découvrir au public d’amateurs d’art contemporain : Jean-Christian Bourcart, Marc Atlan, Anri Sala, Alice Anderson, Eric Baudart, Judith Kurtag et SadaTangara (ex-aequo).
Clarisse Hahn, née à Paris en 1973, est une vidéaste qui situe son travail entre le documentaire, le reportage et le témoignage filmé : pour chacun de ses projets, l’artiste s’immerge dans une situation, une profession, un contexte ou une classe sociale.
Clarisse Hahn s’est ainsi emparée de sujets tour à tour controversés (une vidéo sur l’actrice de cinéma porno Ovidie), provocants (Karima, une jeune fille d’origine algérienne, adepte du sadomasochisme que l’on suit dans ses visites à sa famille ou à ses amis) ou dérangeants (Hôpital, filmé dans un service de gériatrie).
Ses vidéos Les Protestants et Boyzone approfondissent l’idée de codes de comportements et de communauté en nous plongeant dans l’univers d’une riche famille protestante pour la première et de mondes typiquement masculins tels que le scoutisme, le bodybuilding ou le monde ouvrier, pour la seconde.
«J’observe ici comment l’individu réagit à l’intérieur d’un groupe, comment il se place et quel est le langage qu’il utilise pour exprimer son appartenance à ce groupe. Je m’interroge sur la manière dont l’identité résiste, ou bien se fond à l’intérieur d’une communauté » (Clarisse Hahn).
Clarisse Hahn est représentée par la galerie Philippe Jousse (exposition jusqu’au 29 octobre 2005, rue Louise Weiss Paris XIIIe).