ÉCHOS
01 Jan 2002

14.03.05. Magda Danysz, galeriste entreprenante

Pour Magda Danysz, jeune galeriste installée à côté de la BNF, il est urgent de considérer les entreprises, sinon comme des clients potentiels, du moins comme un milieu ouvert à l’art. Par leurs moyens, leurs vastes locaux, voire par les matériaux qu’elles produisent, les entreprises sont susceptibles en effet d’offrir aux artistes la rare possibilité de mettre en œuvre des projets d’envergure, irréalisables ailleurs.

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C’est un fait que la France n’a pas encore admis, que ce soit du côté des acteurs du monde de l’art (où il existe encore une vision quelque peu paranoï;aque de l’entreprise transformant l’artiste en mercenaire) ou de celui du monde politique (en dépit des nouvelles mesures favorisant le mécénat).
En vertu de la conception engagée que Maga Danysz possède de son propre travail — le galeriste est celui qui met à la disposition de l’artiste les moyens de réaliser tout ce qu’il conçoit —, elle frappe à la porte des entreprises, grandes ou petites — le plus souvent de celles qui, de petite envergure, n’ont pas les moyens de faire du mécénat.
Ce qu’elle leur propose n’est justement pas du mécénat, mais plutôt de construire avec elles un projet autour de l’art. Il lui est ainsi arrivé d’organiser, pour une entreprise, une visite de sa propre galerie avec rencontre de l’artiste et dégustation de vins. C’est aussi pour l’artiste l’occasion de côtoyer un univers qui lui est très souvent étranger : entre ces deux mondes, un échange se crée. Dans un autre ordre de collaboration, l’entreprise de ciment Simka a gracieusement fourni du matériau au sculpteur Remiszewska. Holiday Inn a offert le logement à des artistes en déplacement à Paris. Ou bien encore Kenzo a laissé carte blanche à Icon Tada, qui a décoré la façade de certaines de ses boutiques à Paris.
A chaque fois, le projet varie, résultat malléable d’une synergie entre les désirs de l’artiste, les moyens de l’entreprise et l’énergie de la galeriste : celle-ci souhaite ainsi démontrer, par l’abondance et la diversité de ces réalisations communes, que les rapports entre l’art et l’entreprise ne sont pas nécessairement pur mercantilisme.

Anne Malherbe

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