Barney Kulok
11.11.11.11.
11.11.11.11.
Un encadrement de porte, la plage arrière d’une voiture…
Tout l’infra-ordinaire prend soudain de l’importance avec Barney Kulok. Il réalise des clichés aussi intimes que distanciés, qui focalisent sur des détails ou bien se concentrent sur la chaleur électrique des paysages nocturnes. C’est toujours l’aspect humain et ce qui devrait passer au second plan qu’il cherche à révéler.
Chaque fois, c’est le travail savant de la lumière qui nous frappe chez cet artiste doué aux airs d’adolescent. Dernièrement, ses caissons lumineux reproduisaient, à la manière des enseignes publicitaires, des vues de la ville en grand format. Vides de toute âme en apparence, ces paysages ne prennent vie sous nos yeux que grâce à la chaleur luminescente et à l’étrangeté qui en jaillit.
Dans sa galerie new-yorkaise, il a justement réalisé avec Sebastian Bear Mc Clard une installation qui prend en compte la lumière et le mouvement.
Fan de Muybridge et de Marrey, soit les balbutiements du mouvement dans la photographie et les bases du cinéma, leur installation River of Shadows s’offre comme la peau du réel : elle se produit sur plusieurs moniteurs et chasse des nuages colorés d’une image à l’autre… Comme si des essuie-glaces balayaient des paysages à l’infini.