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10 ans de tôle

No Art est un artiste atypique qui, à partir de tas de ferrailles, construit des objets loufoques et délirants. Son œuvre est ici présentée sous la forme d’un carnet de route richement illustré et commenté.

— Auteur : Olaf Stencini
— Éditeur : Art dans la ville, Paris
— Année : 2006
— Format : 15 x 21 cm
— Illustration : couleur
— Pages : 120 pages
— Langue : français
— ISBN :
— Prix : 15 €

Présentation
On a tous quelque chose de No Art (moi personnellement, c’est un tabouret de bar). Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, il y a du No Art chez moi, à la maison, je veux dire. Et ce qui me rassurerait plutôt, c’est que nous sommes de plus en plus nombreux dans ce cas là. Des quidams et des particuliers, des entreprises et des débits de boissons, des étudiantes timides comme des retraités alertes ou des quadras gentiment borderline.

Depuis bientôt dix ans qu’il tripatouille avec constance du métal et des tubulures, des vannes et des conduites, une assemblée composite et joyeuse a pris l’habitude de se retrouver dans son imaginaire brindezingue, dans la nouvelle vie qu’il insuffle a toute une escouade d’objets naufrages, de rebuts manufacturiers. C’est encourageant. Ce qu’on pourrait appeler, au sens le plus littéral du terme, un juste retour des choses. Je résume, pour ceux qui n’auraient pas été là au début. Des flashes venus de l’enfance, d’abord. Le petit Arnaud ne s’appelle pas encore No Art que déjà le spectacle des machines et de leur monde l’impressionne très fort: images fascinantes que ces moissonneuses-batteuses au travail, si vivantes, ou que ces câblages sinuant dans le secret des boyaux du métro parisien. Tant et si bien que son premier passage à l’acte, en forme d’assemblage à l’instinct (8 ans, un carton à chaussure, des tuyaux, des fils, des ampoules, de l’électricité et beaucoup d’application) est à deux doigts de provoquer une manière de petit Tchernobyl dans l’appartement familial.

En apparence, c’est raté. Au fond, c’est une réussite, puisque presque tout est là, en germe: des machines et des machins, des incandescences et des rougeoiements, de la tripaille industrielle qui se mettrait a avoir une âme. Et pour donner forme a tout ça, un accident, au sens créateur du mot: l’impondérable, l’inattendu, le dérapage, cette étincelle qui fait qu’une chose se redéploie en une autre chose, inédite. Ça lui est reste. «Je n’ai pas de stratégie, dit No Art, je ne me pose pas trop de questions: je fais, tête baissée». Bref, ça s’appelle une vocation: voila, c’est dit il fera artiste…
par Olaf Stenci

L’artiste
Arnaud Lucet, dit No Art, est né le 15 Avril 1965 à Paris. En 1985, il est diplômé de l’école d’Art de la Rue Madame. Il débute comme directeur artistique. En 1996 il réalise sa première exposition avec Jérôme Mesnager à la galerie Transversale à Paris. Il est graphiste, il crée des tableaux, des meubles, des sculptures, aménage des espaces, des œuvres d’art avec pour matière première le cuivre.

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