L’augmentation du temps de travail sur les ordinateurs, la difficulté et la fatigue visuelle qu’entraîne la lecture de longs textes sur écran, la démocratisation des audioblogs, la généralisation des connexions haut débit, le développement de la baladodiffusion et l’utilisation du standart mp3 via les Ipodder et autres lecteurs dvd, svcd, cd et clefs usb, permettent aujourd’hui la viabilité et l’existence d’une telle plateforme sonore. Ainsi, vous pouvez écouter, quand bon vous semble et où bon vous semble, vos programmes audios préférés, d’une manière discursive ou attentive selon votre situation et selon le moment.
Fort de ce constat, il paraissait intéressant dans une double dialectique, de proposer, d’aborder les arts visuels sans les montrer (sans leurs présences illustratives) se plaçant ainsi par «défaut» au cœur des préoccupations actuelles que sont l’interaction du visuel et du sonore.
Ici, pas d’images mais tout ce qui est autour de l’œuvre, tout ce qui tourne autour de son illustration, l’auteur, le lieu, la médiation, sa description, son commentaire, sa réflexion, sa littérature, dans le but de favoriser la fréquentation et la rencontre de l’art dans ses espaces de présentation.
Il est aussi apparu comme évident, comme l’est la critique écrite aujourd’hui, mais pour des raisons différentes, avec d’autres outils, de voir naître et pérenniser une plateforme et une documentation sonore autour des acteurs et des œuvres des arts visuels.
S’il y a un mot qui vient à l’esprit immédiatement après celui de plateforme sonore ou audio, c’est celui de mixage, de mixité entre les sources et les genres.
Cette plateforme a pour vocation le mélange des programmes, la diversité des origines et des lieux. Elle sera un mixage entre création et documentation, entre arts visuels et arts sonores.
Pourquoi l’art sonore? La première raison est historique, elle tient à la relation étroite que l’art sonore entretien avec les arts visuels, relation matérialisée par les auteurs, souvent identifiés comme appartenant à la pratique des arts visuels. Ce sont le plus souvent eux qui explorent le champ des arts sonores. On y retrouve des noms tels que Laurie Anderson et Brian Eno, Bruce Nauman, Nam June Paik, John Cage et Bill Viola, pour les plus connus. La seconde raison est liée aux lieux de diffusion, aux lieux de présentation qui sont le plus souvent, voir presque exclusivement, des espaces partagés, dédiés aux arts visuels.
La troisième raison, s’il en fallait une dernière, serait plus d’ordre conceptuel. Elle tiendrait à deux problématiques communes: le questionnement permanent autour de sa définition en tant qu’art singulier et le désir de créer des images au delà de la représentation physique (ou illustration) des images elles-mêmes… Il paraissait incontournable pour cet audioblog d’ignorer cette dernière problématique à laquelle il sera immédiatement confronté, celle de la production d’images mentales ou fantasmées.
Enfin et pour conclure, mixité, mixage, ce principe se retrouve aussi dans la conception de cette plateforme qui fonctionne sur le mode des vases communicants… C’est à dire que les programmes, en se côtoyant sur la page centrale ou sur le fils RSS, prennent une même importance médiatique, une même importance dans notre perception, laissant ainsi la place à l’intérêt, celui de l’auditeur.
Bonne écoute !
Xavier Cahen
radiolist.org
English translation : Margot Ross
Traducciòn española : Maite Diaz Gonzalez