Troposphère

L’exposition « Troposphère » réunit à l’espace 6 B, à Saint-Denis, les œuvres de cent artistes chinois qui ont pour point commun de s’être installés en France après l’an 2000. Elle reflète ainsi la pratique artistique d’une nouvelle génération, qui s’inscrit dans une période où la France et la Chine entretiennent de nombreux échanges culturels.

La troposphère : l’entre-deux dans lequel évoluent les artistes chinois en France

Le titre de l’exposition, « Troposphère », fait allusion à la situation des artistes chinois vivant et créant en France, qui y évoluent comme dans une sorte de troposphère. Celle-ci est la couche de l’atmosphère terrestre qui se trouve le plus près de la surface de la planète. Ainsi les artistes chinois évoluent-ils dans un environnement qui est un entre-deux, à la fois français et chinois, dans lequel s’opèrent des rencontres. Imprégnés de leur culture d’origine, ils sont le fruit d’une éducation artistique à la fois orientale et occidentale. C’est précisément le sujet d’étude qui est au centre de l’exposition « Troposphère » : les influences multiculturelles dans la création artistique.

Si l’histoire française des artistes chinois a commencé dès le début du vingtième siècle, ceux arrivés après l’an 2000 développent des expériences différentes par rapport aux artistes chinois précédemment installés. Les multiples relations culturelles existant désormais entre les deux pays génèrent de nouvelles pratiques. L’exposition dévoile les œuvres de près de soixante artistes, qui témoignent de l’extraordinaire diversité de l’art chinois en France : peintures, dessins, estampes, vidéos, photographies, installations et performances.

La rencontre entre culture orientale et culture occidentale dans l’art

Les tableaux de Zhao Biru comme Ville attestent d’une double influence. Réalisés à l’encre et au pigment sur papier de riz, ils s’inscrivent dans une tradition familiale chinoise héritée de son père, lui aussi artiste peintre, mais révèlent un langage entre figuration et abstraction plus occidental. On retrouve cette même dualité chez Yang Yi qui peint à l’acrylique sur papier chinois. Une série de portraits réalisés par Zhang Mo à l’aide de vin rouge et sauce de soja sur papier synthétise avec humour la rencontre entre la France et la Chine. Les peintures et sculptures de Song Wei explorent de façon très contemporaine et ironique les croisements entre les cultures orientale et occidentale. L’œuvre intitulée Facture est réalisée à partir de factures imprimées sur papier thermique. Les composants chimiques de l’impression se dégradent lors de l’exposition à la chaleur d’un fer à repasser en des motifs noirs abstraits.

L’exposition est organisée par l’association VIA Paris, qui s’est donné pour mission de soutenir de jeunes artistes à travers des expositions et des événements culturels. Une nouvelle branche de l’association, VIA Shanghai, vient d’être fondée à Shanghai, dans le but de  promouvoir les échanges artistiques entre la France et la Chine. Le comité de recherche de l’exposition est piloté par François Cheng, Yves Michaud, Li Xianting et Daozi.