L’exposition « Tom Johnson » aux Bains-Douches, à Alençon, dévoile des dessins du musicien minimaliste Tom Johnson : des séries de chiffres agencés selon des variations complexes qui forment une passerelle entre formules mathématiques et composition musicale.
L’œuvre minimaliste de Tom Johnson repose sur les mathématiques
L’œuvre de Tom Johnson est essentiellement connue pour son versant musical : né en 1939, il est l’un des premiers compositeurs minimalistes américains. Cet ancrage dans le minimalisme l’a mené à adopter des principes de composition singuliers qui reposent sur les mathématiques.
S’il a commencé, au début des années 1970, par s’imposer des contraintes simples rappelant le roman La Disparition de Georges Perec, en n’utilisant que le la, le ré, le si et le mi pour composer L’Opéra de quatre notes, il passe ensuite à des œuvres fondées sur des systèmes plus compliqués comme des formules, des séries ou des modèles géométriques.
Les dessins de Tom Johnson relient les systèmes mathématiques et la composition musicale
Les dessins de Tom Johnson sont directement liés à sa pratique musicale. Ils se présentent sous la forme de séries de feuilles de papier couvertes de chiffres organisés selon des motifs précis. Formant des carrés, des triangles ou d’autres grilles géométriques et reliés entre eux par des lignes, les chiffres se répètent suivant des variations qui évoquent les jeux de gymnastique cérébrale tels que le sudoku et les mots-croisés.
Le dessin constitue pour Tom Johnson un pont entre la contrainte systémique et le résultat musical. C’est l’utilisation des mathématiques dans la composition qui l’a conduit à se servir du dessin pour préparer ses partitions. Il en résulte des dessins au même pouvoir de fascination que les musiques répétitives, et qui offrent la possibilité rare de littéralement voir le processus de composition.