— Auteur : Patrick Amsellem
— Éditeurs : Paris musées ; Écho international, Paris
— Année : 2004
— Format : 25,50 x 27 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 100
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-87900-878-6
— Prix : 30 €
Préface
par Patrick Amsellem
La Bible nous propose différentes figures féminines qui n’ont cessé de marquer nos cultures occidentales et d’inspirer les artistes. Les femmes sont omniprésentes dans ce texte qui est à l’origine de notre civilisation. Discrètes ou mises en avant, elles restent étroitement liées à l’histoire politique et religieuse du peuple d’Israël, le premier peuple au Dieu unique. Si tous les pouvoirs appartiennent aux hommes, il faut souligner que les femmes ne sont pas décrites dans l’Ancien Testament de façon dépréciative tant sur le plan spirituel, moral qu’intellectuel. On reste fasciné par ces femmes dont les récits représentent des moments d’histoire et des sujets de réflexion sur les fondements de notre culture judéo-chrétienne.
Femme aimante, amoureuse, amante, épouse, mère, femme démon, sÅ“ur, prophétesse, reine, patriote, femme politique, poétesse, salvatrice, guerrière, courtisane, séductrice, veuve ou encore femme stérile demandant à donner la vie…, la Bible est parsemée de ces femmes qui pensent, parlent, interviennent et agissent. C’est Esther qui, au péril de sa vie, intervient auprès de son mari, le roi Assuérus, pour sauver son peuple. C’est Tsippora, femme noire koushite (éthiopienne) qui sauve son époux Moï;se, le personnage le plus important de la Bible, de la mort en pratiquant la circoncision. C’est Bethsabée qui, détournée du « droit chemin » par le roi David, devient reine et joue un rôle politique important en faisant de son fils le roi d’Israël. C’est Deborah qui, cumulant les fonctions de juge, de poétesse, de chef militaire et de prophétesse, sauve son peuple des armées ennemies ; rôle qui sera repris plus tard par la belle Judith qui ira jusqu’à tuer de ses mains le général assyrien Holopherne. C’est Lilith, la première femme d’Adam selon certains textes du Talmud et du Midrash, qui réclame l’égalité et qui finalement préfère la solitude à la soumission ; c’est Eve qui devient la première femme à donner la vie. C’est Sarah la stérile, qui est à l’origine de la notion de mère porteuse, avant de donner à son tour la vie. C’est la très belle Rebecca qui pousse son fils préféré Jacob à usurper l’identité de son frère jumeau Esaü afin de réaliser la prophétie de Dieu. Ce sont les deux sÅ“urs Rachel et Léa qui, par un concours de circonstances, partagent le même homme ; c’est Rachel encore qui n’hésite pas à « prêter » son mari pour une nuit à sa sÅ“ur délaissée en échange d’une drogue de fertilité…
La force poétique de ces personnages et de ces récits représente une constante dans les représentations artistiques à différentes époques et les plus grands maîtres de la peinture ont créé des chefs d’œuvre en s’inspirant des femmes de la Bible, surtout de la Renaissance au XVIIIe siècle. À quelques exceptions, les artistes ont délaissé les thèmes bibliques depuis deux siècles environ ; la raison principale étant liée au processus de sécularisation de nos sociétés occidentales.
Nous avons souhaité présenter des œuvres contemporaines autour des thèmes qui ont jalonné l’Histoire de l’art et mettre en exergue la modernité des femmes de la Bible. Les artistes réunis à cette occasion sont de générations, de tendances et de disciplines artistiques différentes. Ils ont chacun réalisé une œuvre inspirée par une héroï;ne biblique.
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Paris musées)