Laurie Anderson, Cory Arcangel, Charles Atlas, Alex Bag, Joseph Beuys, Johanna Billing, Black Leotard Front, Christian Holstad, Dara Birnbaum, Olaf Breuning, Miguel Calderon, Roberto Cuoghi, Brice Dellsperger, Devo, Eric Duyckaerts, Cao Fei, Mario Garcia Torres, Rodney Graham, Thomas Hirschhorn, Jonathan Horowitz, Susi Jirkuff, Heavy industries, Karl Holmqvist, Mark Leckey, Kalup Linzy, Los Super Elegantes, Paul McCarthy, Petra Mrzyk & Jean François Moriceau, Melik Ohanian, Tony Oursler, Sonic Youth, PaperRad, Cecile Paris, Susan Smith Pinelo, The Residents, Michael Roy, Wilhelm Sasnal, Jean Luc Verna, Andy Warhol etc..
Playback
Que ce soit d’authentiques clips réalisés par des artistes pour une maison de disque, ou des vidéos d’artistes empruntant le format du clip, il s’agit d’une pratique artistique parfois officieuse et toujours sous exposée bien que très répandue. «Playback» dévoilera ainsi une cinquantaine d’oeuvres d’artistes internationaux émergents et confirmés, réalisées entre le début des années 1980 et aujourd’hui.
Un clip, au sens large, est une vidéo courte dont la durée et le rythme sont synchronisés sur ceux d’une musique, cette dernière pouvant préexister à l’image, être détournée, ou conçue en même temps au-delà du modèle de la BO de film. Synonyme de manipulation (cf le playback) et de formatage impérialiste, le clip commercial reste discrédité, malgré un caractère souvent expérimental et un contenu politiquement incorrect posant, même indirectement, des questions relatives à l’identité et à la représentation – sociale, raciale et sexuelle notamment -. Outil de promotion de masse low, pop et éphémère (watch and forget) et antithétique a priori avec l’art tendant vers la postérité, le clip jouit ainsi auprès des artistes d’une aura aussi illicite qu’attirante ; ils le revisitent avec une distance parfois insolente et une liberté jubilatoire, jouant des codes et des références du système de l’industrie musicale.
A la fois oeuvre d’art total et objet de consommation quotidien, le clip invite à repenser le format de l’exposition. La mise en espace, conçue avec un scénographe de clips, identifiera dès lors 4 décors distincts en adéquation avec 4 compilations thématiques simulant un programme télé en boucle et en flux continu : ‘Bootleg’ dans un salon avec home cinéma / ‘Karaoké’ dans une cabine-tv isolée / ‘Best of-Danse’ dans un club de gym avec tapis à écrans individuels et « Best of -Posture’ sur grand écran / ‘Artists as MTV Directors’ sur un mur de télés à l’instar d’un grand magasin… «Playback» insistera ainsi sur la dimension télévisuelle et familière de toute expérience de clips, à l’opposé du traditionnel lounge videos dans un white cube immaculé et décontextualisant.