A l’occasion de son exposition à la Galerie Lefebvre et Fils, Ulrika Strömbäck nous entraîne dans une cartographie du monde tel qu’il se présente à elle. Première artiste à occuper la résidence créée par la Galerie Lefebvre et Fils à Versailles, elle a déambulé dans les rues, les jardins, les intérieurs d’immeubles, avec cette idée d’avoir un rapport direct avec la ville et la nature.
Au cours de ses promenades, Ulrika Strömbäck a relevé des empreintes sur des carrés de céramique de dix centimètres. Ces empreintes forment une sorte de journal de bord de ses déambulations. Au dos de chacune se trouvent un titre, une date, la longitude et la latitude de l’endroit où elle a été prélevée, autant d’indices qui nous permettent de reconstituer le chemin pris par l’artiste.
Dix centimètres donc, pour recréer un paysage et pour rapporter un ensemble d’observations et de sensations. Du travail d’Ulrika Strömbäck se dégage une volonté de saisir l’insaisissable, de donner une identité propre à chaque empreinte tout en les englobant dans un paysage total.
Chacune de ces empreintes, qu’il s’agisse de celle d’un trou de serrure ou d’une feuille, doit être regardée avec attention pour être décryptée. A l’inverse, vues dans leur ensemble, les impressions d’Ulrika Strömbäck deviennent plus facilement déchiffrables et documentent un espace donné, un paysage total.
Aux côtés de ce paysage disloqué, l’artiste fait dialoguer des céramiques pour lesquelles elle utilise le même système de prélèvement d’empreintes. Assemblant par la suite les différents moules obtenus, elle laisse la sculpture prendre son propre chemin, autorisant un craquement, un affaissement ou une déformation. L’aspect non fini et texturé des œuvres d’Ulrika Strömbäck témoigne d’une volonté de figer dans le temps un instant de vie.
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