Il suffit d’un peu de papier, de jeunes designers et d’un espace… De bien mélanger… Et hop : voici l’exposition « Lumière sur les jeunes talents », au Showroom Made, à Paris. Non. Le réel est un peu plus complexe et c’est ce qui le rend intéressant. À l’initiative de l’exposition « Lumière sur les jeunes talents », il y a trois structures. D’abord, les Écoles de Condé — écoles privées d’arts appliqués. Ensuite l’entreprise londonienne Made.com, qui conçoit et commercialise des pièces de design. Enfin la société vanvéenne Procédés Chénel — spécialiste en matériaux légers et innovants pour l’architecture d’intérieur. Le résultat ? Une exposition thématique, autour des luminaires et parois en papier, réunissant un peu plus d’une vingtaine de projets de jeunes designers. Autant de pièces souples, sobres, légères et chaleureuses. Le papier employé ayant une qualité de diffusion de la lumière très douce.
« Lumière sur les jeunes talents » : design et architectures de papier (luminaires, parois)
À partir d’un même matériau — le papier —, les étudiants des écoles de Condé de Nancy, Nice et Paris ont ainsi été invités à développer des projets. L’idée : trois jours de workshop pour concevoir luminaires et cloisons mobiles. Les moyens : deux matériaux conçus par Procédés Chénel, à savoir les papiers Drop Jet® et Cristal Drop®. Le premier est un papier non tissé — fibres pressées —, spécialement élaboré pour être un bon support d’impression jet d’encre. Il existe en deux grammages : le plus léger (85 gr/m2), d’aspect fibreux, étant composé de cellulose, polyester et fibre de verre. Le plus dense (138 gr/m2), d’aspect lisse et classé non feu, se composant de cellulose et polyester. Le second matériau, Cristal Drop® (125 gr/m2), étant quant à lui un papier calque translucide en cellulose, classé non feu et imprimable. Un papier entièrement végétal et recyclable, opaque à 20%.
Réunir designers (École de Condé), éditeur (Made.com) et matériaux (Procédés Chénel)
Dans une ambiance parisienne bercée par Japonismes 2018, l’emploi du papier dans le design contemporain résonne avec son utilisation millénaire dans les architectures chinoises et japonaises. Jeux de lumières tamisées ; écologie sonore en espaces segmentés par des cloisons de papiers… Rapport à la fragilité, à la déchirure, à la délicatesse des gestes à adopter pour manipuler ces structures… Autant de questions que soulève l’inclusion du papier dans le design et l’architecture d’intérieur. La designer Elodie Trang y répond en proposant un luminaire en forme d’entrelacs (Knot in Knot, 2018). Tandis que Justine Oliver, avec Water-Lily (2018), présente une paroi aux ouvertures à la fois répétitives et entièrement modulables. Quant à Typhaine Croes, sa lampe Peau de roche (2018) souligne la beauté simple du papier froissé. Déchirures, froissements, entrelacs, gonflements, taillades, pliages… Autant de propositions à découvrir dans l’exposition « Lumière sur les jeunes talents ».