L’exposition « Avec » à la Maison d’Art Bernard Anthonioz, à Nogent-sur-Marne, propose une vaste réflexion autour du travail de Gérard Paris-Clavel, graphiste engagé qui depuis plus de quarante ans met la photographie, le dessin, la peinture et les mots au service de causes sociales.
Gérard Paris-Clavel, un graphiste social
Le titre de l’exposition « Avec » souligne de façon simple et efficace le parti-pris de Gérard Paris-Clavel dans son travail graphique : être toujours avec, c’est à dire réaliser des œuvres qui s’inscrivent dans des combats collectifs. La pratique du graphisme défendue depuis les années 1970 est une pratique responsable et engagée dans laquelle les images et les mots sont ses outils.
Tout en revenant sur le parcours de Gérard Paris-Clavel, l’exposition relaie les questions qu’entraîne un graphisme partagé entre art et militantisme, entre esthétique et politique. Quel est l’enjeu du graphisme social : laisser derrière soi une signature particulière ou plutôt être investi pleinement dans le présent, pour y partager l’expérience de l’instant, éveiller les consciences et construire l’avenir ? Comment concilier accomplissement personnel et appartenance à la société ou encore inutilité de l’art et utilité d’une campagne militante ? Autant d’interrogations que l’exposition aborde notamment par des visites en présence de Gérard Paris-Clavel et des débats avec des personnalités artistiques, scientifiques et politiques.
Gérard Paris-Clavel, du groupe Grapus à l’association Ne pas plier
L’exposition revient sur le parcours de Gérard Paris-Clavel, qui débute avec la période Grapus, du nom du groupe fondé en 1970 par Gérard Paris-Clavel, Pierre Bernard et François Miehe. Pendant vingt ans, le groupe a développé une vision responsable du graphisme, mis au service de la lutte pour la paix et contre l’impérialisme. Un fond engagé qui se doublait d’un mode de production lui aussi repensé puisque toutes les images étaient créées en commun. Après un passage dans le groupe des Graphistes associés, Gérard Paris-Clavel rejoint l’association Ne pas plier une association qui entend allier utopie politique et éducation populaire à l’esthétique.
C’est au sein de cette association que Gérard Paris-Clavel mène depuis 1990 une création autonome caractérisée par une radicalisation de sa pratique, due à l’évolution des commandes et à la difficulté des luttes sociales en France. On lui doit ces dernières années des images et slogans qui ont accompagné les conflits sociaux et se sont inscrits dans l’espace public comme Je lutte des classes, Rêve Générale et Égalitée, qui font écho aux plus anciens Un raciste est quelqu’un qui se trompe de colère, Qui a peur d’une femme ? ou encore Utopiste debout.