Le parcours d’expositions organisé lors de la Biennale internationale du design de Saint-Etienne à la Cité du design, invite à réfléchir, selon le thème choisi pour cette dixième édition, sur l’évolution des modes de travail dans nos sociétés. L’exposition Si automatique ?, présentée par Eric Fache, entreprend d’explorer l’automatisation croissante des activités professionnelles.
«Si automatique ?» ou l’automatisation à venir
Nos sociétés contemporaines connaissent depuis plus de deux décennies des transformations de grande ampleur affectant profondément l’organisation du travail. Nos sociétés actuelles, souvent dites post-industrielles, ont en effet évolué de manière frappante. La désindustrialisation de nos sociétés occidentales s’est accéléré laissant place à une époque où les activités du secteur tertiaire sont devenues dominantes, et le travail considéré comme une activité fondée sur la connaissance et la maîtrise de nouvelles technologies conduisant à la mise en œuvre de nouvelles manières de travailler. Ces technologies, en raison de leur efficacité et de leur rapide développement, contribuent à transformer radicalement nombre de secteurs d’activités où la machine intelligente se substitue à l’être humain.
«Si automatique ?»
L’exposition «Si automatique ?» organisée par Eric Fache se présente comme une véritable vue d’ensemble d’une telle évolution favorisant la machine au détriment de l’homme en partant d’un simple constant statistique : dans moins de 20 ans, plus de 47 pour cent des emplois actuels seront entièrement automatisés.
«Si automatique ?» souligne cette forte tendance à l’artificialisation du vivant et, par conséquent, le rôle prépondérant de la technique et de la technologie dans nos existences. S’il est désormais aisé d’observer et d’expérimenter leur utilisation grandissante, c’est qu’elles se sont répandues massivement dans un nombre, sans cesse croissant, de nos actions quotidiennes au point de les bouleverser. La création de dispositifs artificiels, du simple outil à la machine automatique, n’est certainement pas un fait nouveau, était de portée limitée puisque la question de l’autonomie des systèmes automatiques ne se posait pas. Nous sommes désormais brutalement passes de l’idée de machines simples à celle de machines et de dispositifs ayant la capacité de redéfinir la nature même des rapports entre l’homme et ses dernières.